Résumé :
Alors qu’il folâtre sur une propriété d’état interdite au public, Shingo Tozu, un lycéen marginal et passionné d’histoires d’OVNI et d’extraterrestres, ne se doute pas qu’il va bientôt être possédé par l’un d’entre eux.
Deux ans plus tôt, débarquant des confins de l’univers, Z accompagnait cinq criminels condamnés au bannissement sur la planète Terre, sa mission étant d’implanter ses prisonniers dans des corps de créatures de rangs « inférieurs ».
Malheureusement, l’un des détenus parvient à s’échapper avant de se retrouver dans une plante ou un animal de compagnie inoffensif.
L’évadé s’empare du corps d’une jeune fille présente sur le site où ils ont atterris, libère ses compagnons. Ces derniers envahissent à leur tour d’autres humaines, et pensent faire un sort à leur geôlier qui n’échappe à la mort de justesse !
Utilisant le corps de Shingo Tozu, Z ne tarde pas à retrouver les évadés : il découvre très vite que les arrêter va se révéler très difficile.
En deux ans, les jolies jeunes filles qui servent de véhicule aux renégats bannis ont pris le contrôle de tous les lycées de la région, et se sont adjoint une horde de garde du corps.
Afin de diriger au mieux l’enveloppe physique qu’ils occupent, les extra terrestres demeurent dans la bouche des humains: il faut les arracher de leurs langues. Pour les emprisonner de nouveau, il faut les séparer des hôtes qu’ils occupent.
Quoi de plus simple qu’en embrassant incidemment ces plantureuses lycéennes ?
Malheureusement, c’est impossible pour Shingo Tozu qui a renoncé depuis fort longtemps à penser qu’il pouvait séduire la gente féminine!
Notre avis :
La nouvelle série de Yasuhiro Kanô a débuté chez Delcourt/ Tonkam en octobre dernier (Elle compte trois tomes actuellement au Japon).
Le mangaka n’est pas un inconnu, malgré une absence de plusieurs années, l’éditeur a, du même artiste, à son catalogue la série MxZéro.
Pas de magie cette fois ci, mais une intrigue plus axée sur la science-fiction quelque part entre L’invasion des profanateurs (The bodysnatchers) de Jack Finney et le plus récent Les âmes vagabondes de Stephenie Meyer, si vous voulez des références plus littéraires que dans les mangas où Parasite de Hitoshi Iwaaki est souvent cité en références. Le cinéma quant à lui n’est pas en reste sur le sujet avec de grosses pointures telles qu’ Alien, The thing ou le désopilant Bad Milo de Jacob Vaughan.
Les huit premiers épisodes présents dans ce recueil (le second paraitra en janvier de l’année prochaine) débute donc une série somme toute de facture assez classique aussi bien pour ce qui est du scénario, que des graphismes, le savoir de Yasuhiro Kanô n’est plus à démontrer et il ne démérite pas sur Kiss X Death , même si certains esprits chagrins jugeront le fan service un peu trop présent.
Effectivement, pour accomplir sa mission Z, aux commandes de Shingo Tozu, va devoir payer de sa personne puisque, pour neutraliser les prisonniers qui se sont évadés, il n’a d’autre choix que d’embrasser (avec la langue s’il vous plait- nos concitoyens ne sont plus les seuls à avoir l’apanage du French Kiss !) les filles qu’ils possèdent : cela ne va pas sans provoquer un certain nombre de quiproquos.
De même que les avantages offerts par les parasites intersidéraux : leurs hôtes deviennent de véritables mannequins de mode, déchainant les foules, plus intelligents, plus forts.
Tout cela est habilement justifié par la relation qui s’établie entre les extra-terrestres et les humains qu’ils dirigent (après tout qui refuserait d’être plus beau, plus adulé) et les projets des visiteurs de l’espace, qui effectivement se révèle de vils manipulateurs.
L’accusation de fan service à outrance me parait un peu sévère, même si une certaine forme d’érotisme subsiste grâce aux uniformes de lycéennes, de mêmes quelques bastons franchement cocasses.
Une bonne introduction, que ce premier tome de Kiss X Death édité chez Delcourt/ Tonkam : on attend la suite avec enthousiasme, si ça n’est pas une véritable impatience.