Un groupe de hacker a réussi à attaquer les systèmes informatiques bancaires suisses et menace de lancer une nouvelle attaque plus définitive. La menace est réelle et les enjeux énormes. La division, des agents spéciaux helvétiques, est chargée de l’affaire. Elle décide d’utiliser pour la première fois une invention révolutionnaire qui permet d’envoyer des messages dans le passé. Elle contact ainsi Kim pour que celle-ci identifie les hackers au moment de leur rencontre. Mais les contacts avec le passé ont un impact sur le présent et la Kim d’aujourd’hui est placée sous haute surveillance médicale, en espérant que les impacts restent en dessous du seuil fatidique des 40%…
Si les histoires dans le temps sont légions, il faut reconnaitre à Kim d’aborder le sujet sous un angle plutôt novateur. En limitant les voyages temporels à l’envoi de messages, les paradoxes temporels prennent une dimension à la fois plus simple (ils sont plus limités : pas de risque de se rencontrer soit même comme dans Retour vers le Futur) et plus complexe (le champ d’action devient limité et nécessite de l’ingéniosité pour arriver à ses fins).
Ce choix ouvre aussi un intéressant champ d’expérimentation à la narration. Un même événement est en effet perçu deux fois, une première dans le passé et une autre dans le présent. Les auteurs peuvent ainsi jouer sur deux tableaux, présentant l’une ou l’autre des deux périodes au lecteur en fonction du rythme qu’ils veulent imposer au récit et à la résolution des intrigues.
Hélas, c’est bien du côté du rythme que ce tome souffre le plus. Les scènes se déroulant dans le présent sont cantonnées à la salle de contrôle de la Division et se résument à des dialogues trop mal menés pour être efficaces. C’est un peu comme si un film alternait un bon thriller haletant et des scènes de dialogues dignes d’une mauvaise série télévisée…