Comme annoncé en février, le second tome du dyptique Kiff arrive tout bientôt dans nos librairies. Qui se cache derrière le nom de plume de l’auteur Max Sulfur ? On n’en sait pas plus qu’à la parution du premier volet, on nous dit seulement que notre homme est par ailleurs dessinateur publicitaire. Une expérience professionnelle qui transparaît en milieu de bouquin, à l’occasion de quelques pages de fausse publicité qui nous vantent les innovations technologiques des « laboratoires Zorx », inventeurs d’un gadget technologique fantaisiste et futuriste aux applications sexuelles intéressantes. Et on en déduit que le mystérieux Max, né en 1971 (c’est l’autre info dont on dispose à son sujet), a sans aucun doute grandi en se cultivant devant l’émission Culture Pub, sur la chaîne M6, autant qu’en rigolant devant les spots parodiques des Nuls sur Canal+, dans les années 1980 et 90.

Sinon, il n’y a rien de science-fictionnel dans ce Kiff, volume 2, mais trois histoires agréablement délirantes dont les héroïnes « félines et perverses », finement dessinées, rivalisent d’audace pour plier les hommes (et les femmes) à leurs désirs. Dans la première, Nadine, blonde aux formes rondes, nous fait le récit d’une journée-type de travail dans les différents services d’une grande société. Nouvellement embauchée et totalement débauchée, la jeune femme sait se rendre indispensable dans tous les bureaux… Le monde de l’entreprise est aussi à l’honneur dans le récit suivant, où trois furies s’activent surtout à épuiser les stagiaires mâles que leur envoie une agence d’intérim. Enfin, la commère de la dernière histoire raconte à sa meilleure amie les derniers potins sur les comportements olé-olé d’à peu près tous les occupants de son immeuble des beaux quartiers parisiens. Tout cela nous donne une peinture d’univers professionnels très « cols blancs » et d’intérieurs bourgeois, théâtres de frasques sexuelles débridées. Des tableaux affriolants quoiqu’aussi un peu vieille France et hors du temps. Après tout, la tradition aussi a parfois du bon.

En librairie le 10 mai 2023. L’édition numérique est déjà disponible sur le site de lJ’éditeur Tabou BD. Retrouvez ici notre chronique du premier tome.J