Après sa prépublication dans le magazine Lanfeust Mag, Space Cake paraît aujourd’hui en album chez Vents d’Ouest. Et les auteurs, Jean & Simon Léturgie, s’en donnent à cœur joie! Les aventures du Capitaine Cake et son équipage nous mènent dans l’espace intersidéral où ils enchaînent les catastrophes les plus désastreuses… et les plus hilarantes! Gaffes et bouffonneries se succèdent tout au long de ce premier tome intitulé « Comique Trip ». On le sait, Jean Léturgie et son fils Simon, aiment les séries humoristiques grinçantes. La preuve? Ensemble, ils signent « Polstar », « Spoon & White », « Tekila » etc! Humour noir assez gore, exagérations violentes, caricatures et parodies, choix de ridicule, jeux de mots, tout est bon pour faire rire le lecteur… Mélangez, vous obtenez avec eux à coup sûr une mixture drôlement explosive! Aujourd’hui, les auteurs nous donnent rendez-vous avec un space opéra complètement déjanté: Space Cake.
Petit aperçu…
Khimaira: Avant tout, en tant que père et fils, pouvez-vous nous expliquer comment se passe votre collaboration? Une journée de travail par exemple?
Los Léturgicos: La journée commence par un bon café, enfin bon si c’est Simon qui le fait. On discute du gag en cours ou à venir, on essaye de trouver une fin rigolote. Ensuite Jean procède au découpage puis Simon attaque le dessin. Les dialogues sont calés au fur et à mesure de façon à ce qu’ils collent bien avec les expressions des personnages. Il nous faut trois jours pour préparer une portion de Cake.
K: Space Cake a été pré-publié dans Lanfeust Mag. Il paraît aujourd’hui en album chez Vents d’Ouest. On s’attendait plutôt à le voir chez Soleil. Etait-ce prévu comme ça au départ?
Los Léturgicos: Il était prévu que la série soit pré-publiée dans Langfeust Mag et elle a été pensée en fonction du lectorat de ce journal. Pour l’album, il nous semblait préférable de le confier au groupe Glénat et donc à Vents d’Ouest qui est le meilleur éditeur français à l’heure actuelle.
K: Space Cake, c’est l’histoire d’un équipage délirant mené par un capitaine (le Capitaine Cake) souvent ridiculisé. Une façon de se moquer des chefs?
Los Léturgicos: Non, il se trouve que c’est Cake qui est le plus à même de commettre des bévues dans la mesure ou c’est lui qui prend les décisions. L’équipage, lui, ne pense qu’à faire la fête. Cake a un côté grand dadais qui se prend au sérieux et s’emmêle sans cesse les pinceaux.
K: Vous jouer beaucoup sur le ridicule. Vous usez aussi des caricatures. Le ridicule et la caricature sont-ils les meilleures « armes » de l’humour?
Los Léturgicos: Ils font partie de l’arsenal qu’on utilise dans l’humour. Dans Cake nous avons essayé de privilégier le gag visuel allié aux jeux de mots foireux. Ca passe évidemment par la caricature et le ridicule.
K: A un moment, le Capitaine Cake fait de Zoud, un membre de son équipe, une jolie petite fée à « l’image » de Clochette. Un hommage à Loisel?
Los Léturgicos: Bien sûr et à Sir James Barrie aussi.
K: Cookie est la seule femme de l’équipage. Comment la décrieriez-vous et quel est son rôle au milieu de tous ces hommes « lourdingues »?
Los Léturgicos: C’est la bonne copine de tout l’équipage. Sans être une bimbo elle a un certain sex-appeal. Elle apporte la petite touche de retenue qui nous permet de faire des gags potaches à souhait en toute sérénité.
K: L’équipage évolue dans l’espace intersidéral. Comment s’est choisi cet univers SF dans lequel vous placez vos gags?
Los Léturgicos: C’est à la demande de Christophe Arleston, le redac chef de Langfeust et talentueux scénariste de la série qui porte le même nom, que Cake évolue dans le vide sidéral.
K: Puisque Space Cake est une série SF, êtes-vous grands amateurs d’histoires de SF? Quelles œuvres par exemple?
Los Léturgicos: C’est sûr que Jean adore Star Treck. Il a d’ailleurs la collection complète des pyjamas de l’équipage…
K: En fait, Jean, après avoir travaillé sur des séries plus conventionnelles (Lucky Luke, Ran-Tan-Plan etc.), vous scénarisez Polstar , une série beaucoup plus violente. Est-ce une volonté de vous démarquer de vos séries précédentes ou était-ce plutôt la volonté de Simon qui en est le dessinateur? Pourquoi ce choix plus « trash »?
Los Léturgicos: J’ai toujours eu un penchant pour l’humour noir et j’avais fait quelques essais dans les numéros spéciaux de CIRCUS (mensuel édité par Glénat dans les années 80). Polstar au départ devait être une histoire dans la veine de la BD jeunesse traditionnelle et puis ça a dérapé. Simon a commencé à faire voler la cervelle dans la joie et la bonne humeur et tout s’est enchaîné. Ca devait être dans l’air du temps, parce que pendant que nous faisions l’album, au cinéma Tarentino sortait Pulp Fiction et Rodriguez nous gratifiait du merveilleux « Desperado ».
K: A la vue des dessins de Polstar, on pourrait croire que la série s’adresse à un public assez jeune alors qu’étant donné la violence et l’humour noir présentés, pas vraiment. Avez-vous eu des difficultés à trouver le « bon » public de Polstar?
Los Léturgicos: Quel public? Ce sont les jeunes qui lisent Polstar, ce qui n’est guère rassurant pour l’avenir de notre société…
K: En fait, après avoir publié Polstar via votre maison d’édition « John Eigrutel Productions », les éditions Glénat ont repris la série. Qu’est-ce que cela a changé?
Los Léturgicos: Le sigle en bas de la couverture. L’esprit et la liberté de création sont toujours les mêmes.
K: Space Cake par contre est une série humoristique dans laquelle gaffes et bouffonneries se succèdent. Il n’y a pas autant de violence que dans Polstar. Pensez-vous que les publics des deux séries diffèrent? Est-ce important, quand on crée un album, d’identifier clairement le public auquel on s’adresse?
Los Léturgicos: Non. C’est au public de trouver dans la diversité proposée ce qui lui convient.
k: En cette veille du festival d’Angoulême, comment appréhendez-vous le salon, ses dédicaces, ses rencontres etc.?
Los Léturgicos: L’entrée est trop chère pour qu’il s’agisse d’une fête populaire. Ne viendront sans doute aux dédicaces que des fans de bande dessinée. Ca permet surtout de faire la fête avec les collègues.
K: Et pour finir, quelle est votre bonne résolution 2004?
Los Léturgicos: Fumer des cigarettes espagnoles