Résumé:
Leader du Paradigme, un groupe de super héros ayant concourut à de nombreuses reprises au sauvetage de la planète, le Plutonien laisse tomber du jour au lendemain son rôle de bienfaiteur de l’humanité.
L’ingratitude des Hommes, leurs moqueries perpétuelles, l’incapacité rencontrée de mener une vie normale, sont autant d’éléments qui le poussent à renoncer à se sacrifier plus avant.
Doté de pouvoirs incommensurables, le Plutonien prend en chasse ces anciens camarades qui tentent de survivre à l’ire de leur chef, tout en cherchant le moyen de l’arrêter en faisant des recherches sur cet homme (en est-il vraiment un?) sur lequel ils ne savent rien!
Notre avis:
Sans conteste le nom de Mark Waid aux crédits de cette série est une invitation à la découverte ! Et même si Irrécupérable est revenu bredouille de la dernière convention de Comics de San Diego, sa nomination par trois fois pour les Eisner Awards n’est pas un hasard!
Le scénariste a fait ses preuves aussi bien chez Marvel (Captain America, Fantastic Four) que chez Dark Comics où il avait un poste éditorial. Kingdom come, illustré par Alex Ross, est sans conteste une référence classique dont l’influence sur l’ensemble des séries de cet éditeur est avérée (même si la suite The kingdom rencontra un succès moindre).
On retrouve également la présence de Waid chez Top Cow (Hunterkiller avec Marc Silvestri).
Pour Irrécupérable, cet auteur incontournable édite sous l’égide des studios Boom! qu’il a rejoint en il y a 3 ans.
L’histoire d’ Irredeemable (le titre en VO) si elle renvoie directement aux travaux précédents de Waid (outre Kingdom come déjà cité, l’inédit Empire ( ayant pour personnage principal un super vilain ayant battu tous les super héros du monde)) interpellera les amateurs d’intrigues matures et originales, style de BD américaines déjà bien implantées dans le catalogue Delcourt (Incognito, Wanted).
Chaque épisode (ce tome un en recueille six) aborde un aspect particulier d’une trame beaucoup plus vaste que l’on découvre progressivement et qui se révèle bien plus complexe et riche qui n’y paraît dans un premier temps. Elements présents et passé s’alternent ce qui nécessite un minimum d’attention.
Ce projet marque le retour au comics de Peter Krause, milieu qu’il avait délaissé dans les années 90 pour celui de la publicité. Auparavant, il jouait les "guests stars" sur des séries comme Superman ou Birds of Prey (DC).
Gage là aussi d’une approche différente et intéressante qui ne fait aucun doute à la vue du résultat. Un style quelque peu vintage, mais qui colle particulièrement à l’ambiance mise en place, aux personnages et à leurs archétypes respectifs.
Le plutonien a un look qui oscille entre Superman et Suprême (ça n’est pas la seule similitude avec le kryptonien, même s’il reste bien plus intrigant).
On trouve également d’inséparables jumeaux (Charybde et Scylla) ou bien encore un être ailé, un afro américain bagarreur (Volt), un petite génie douteux, quelques représentantes du sexe dit faible (Bette noir); sans parler des vilains eux aussi très inspirés et par forcément par de vieilles références.
Les couleurs d’Andrew Dalhouse confortent une ambiance assez sombre et réserve quelques vignettes d’une nostalgie bienvenue.
Une nouvelle série à découvrir sans attendre et dont on reparlera sans aucun doute.
On attend avec impatience de découvrir le prochain album d’Irrécupérable!