Résumé :
Les journées de Tenma débutent invariablement de la même façon depuis 5 ans.
A peine éveillé, il se jette sur son téléphone pour prendre des nouvelles d’Euhno, un jeune coréen qu’il suit sur Instagram.
Un comportement obsessionnel qui n’est pas sans susciter des taquineries chez son entourage.
Tenma lui-même se qualifie de « cyberstalker ».
Lorsqu’ Euhno annonce qu’il a enfin trouvé une petite amie, le jeune tokyoïte est bouleversé.
Notre avis :
Les éditions Glénat continuent de nous faire découvrir l’œuvre de Kiko Urino.
Après « De neiges et de flammes » (2 tomes), elles publient « Internet love », signé également de cette artiste : une histoire d’un genre un peu différent de ce que Manga Glénat publie habituellement.
Le titre fait partie de la collection « Shojo + » tout comme « Les noces des lucioles » d’Oreco Tachibana paru en octobre 2024.
La raison est sans doute que ce récit s’apparente à un Boy’s love, même si finalement beaucoup moins cru que d’autres titres du genre. Il n’y a en réalité aucune scène explicite, même si on comprend très vite que les personnages de Tenma et Euhno vont se tourner autour et que leur possible bisexualité sera matière à certains rebondissements.
Le traitement des personnages est lui aussi fort intéressant, spécialiste du nail art, Tenma est manucure, il n’en est pas pour autant efféminé, Euhno aura recours à ses services, l’occasion là aussi de tordre le coup à certains poncifs !
Au-delà d’un témoignage sur les comportements liés aux réseaux sociaux observables et sur les relations qui s’y nouent (parfois à longue distance), Internet Love aborde la dépendance affective que ces mêmes réseaux peuvent susciter.
Kiko Urino met en place un contexte extrêmement bienveillant autour de ses deux personnages principaux : leur entourage fait preuve de la même gentillesse envers eux.
Le ton est très souvent teinté d’humour.
Du point de vue des graphismes, on retrouve bien le trait de la mangaka, si on s’y est habitué en découvrant son précédent titre édité en France.
Elle passe relativement bien du shonen au shojo, tout en respectant les codes. Il y a ici, moins d’arrières plans, les trames sont moins travaillées au niveau des dégradés. Le rendu n’en est pas moins très réussi pour un titre du genre.
Les « one shot » réussit sont rares et il n’est pas mentir que de dire que ce manga emplit de tolérance en fait partie.
Glénat nous fait découvrir que Kiko Urino a plusieurs cordes à son arc et ca n’est pas déplaisant.
N’hésitez pas à mettre Internet Love au pied du sapin !