Meena Harper est une des scénaristes du célèbre soap-opéra «Insatiable». Mais voilà que la production envisage sérieusement de faire intervenir des vampires dans cette série sentimentale. C’en est trop pour Meena : elle en a plus qu’assez de cette mode des vampires ! Pendant qu’elle se débat avec ce problème et avec sa vie sentimentale proche du néant, une série de meurtres de jeunes femmes bouleverse la vie des habitants de New-York. De plus, Meena est contrainte de vivre avec un don très spécial, celui de pouvoir prédire la mort des gens. Une nuit, alors qu’elle promène son chien Jack Bauer dans les rues de New-York, elle est attaquée par des chauve-souris. Lucien Antonescu la sauve. Meena en tombe instantanément amoureuse. Mais Lucien n’est pas ce prince roumain si parfait qu’il semble être. En réalité, c’est le Prince des Ténèbres, vampire depuis des siècles. Il est trop tard pour Meena, impliquée dans ce qui va vite devenir une véritable guerre des clans.
Meg Cabot nous a habitués à une production intense de livres sentimentaux. S’attaquer au mythe des vampires tant à la mode pourrait être un exercice difficile. Mais finalement, et contre toute attente, Meg Cabot s’en sort plutôt bien, évitant l’écriture lisse et formatée propre aux romans actuels. Meena Harper est résolument une héroïne sarcastique, qui a une forte opinion de nos amis les vampires. Elle les qualifie de «monstres de misogynie» ! Et quand elle a une conversation avec Lucien sur le sujet, mais qu’elle ne sait pas encore que c’est le Pince des Ténèbres, s’ensuit un quiproquo réjouissant : «qu’est-ce que c’est que cette manie qu’ont les vampires de vouloir transformer la jolie nana en bonne amie pour l’éternité ?». Les Edward, Stefan et autres beaux gosses vampires en prennent pour leur grade ! Le monde de la télévision également. C’est too much, les ficelles sont plus que grosses, mais on rigole, assurément. Les situations sont cocasses (oui, notre héroïne se défend avec son téléphone quand elle se fait agresser), Meena un personnage haut en couleur et complètement décalé. Une anti-héroïne par excellence, mais girly quand même ! Et pour tous ceux qui adorent les livres sur les vampires, sachez que les références sont omni-présentes, de Bram Stocker à Stephenie Meyer. Mais il faut passer outre la première de couverture, affreusement kitsch et de mauvais goût, pas du tout révélateur du contenu du livre.
Insatiable est un livre parodique, délicieusement sarcastique.