Le dernier train de la nuit… Il faut être fou pour y monter, mais les quelques Anglais héros de cette aventure n’en ont cure : tous ont quitté Londres et Waterloo Station pour rentrer chez eux. Quelques heures de transport ferroviaire les séparent du confort de leur lit douillet, et chacun tue le temps à sa manière pendant que Joe, le jeune contrôleur, traîne sa mine triste de voiture en voiture pour vérifier les billets. Joe n’a pas de chance : il vient de se faire recaler pour une promotion et la jolie blonde qui traverse la rame avec le chariot-repas ne s’intéresse pas à lui. Tout à coup, l’odyssée nocturne déraille, ou presque : le train heurte un cerf et doit s’arrêter le temps d’une réparation. Nous comprenons que l’animal traversait la voie en fuyant une menace sanguinaire qui va maintenant s’en prendre aux passagers de l’express…
Le parcours du gentil Joe (une victime du destin, atone et passive, qui va acquérir au fil des scènes une carrure de battant) est très intéressant à suivre, parallèlement à la montée du suspense dès lors qu’une créature monte le siège autour du train immobile. Le titre du film (howl, « le hurlement du loup ») et l’image de la pleine lune qui ouvre la projo ne ménagent guère de mystère quant à la nature du danger. Qu’importe : le film de Paul Hyett est une histoire fort bien racontée, dans laquelle les épisodes sanglants (la bête met la patte sur les voyageurs, un à un) alternent sans ennui avec les portraits bien croqués (sans jeu de mot !) des personnages d’âge, de sexe et de conditions différents. Une sorte d’échantillon représentatif de la population ordinaire qui s’avère vite attachant. Quant au look effrayant du garou, dévoilé par petites touches, c’est une autre bonne surprise, et on a vite fait de pardonner au réalisateur quelques clichés de mise en scène et une ou deux libertés prises avec les codes et conventions de la mythologie lycanthrope. Dans le rôle de Joe, on retrouve le très bon comédien Ed Speleers (A Lonely Place To Die), et si le minois de Shauna Mcdonald (qui joue Kate, une passagère du train) vous dit quelque chose, c’est tout à fait normal : l’actrice n’était autre que l’héroïne du terrifiant The Descent de Neil Marshall, en 2005.
Howl comptera parmi les films en compétition officielle de l’édition 2016 du Festival du Film fantastique de Gérardmer, qui se tiendra du 27 au 31 janvier prochains. Toutes les infos sur l’événement et la programmation sont à découvrir sur le site officiel du festival.