« Depuis son enfance, Jessica est hantée par des cauchemars récurrents dans lesquels elle est poursuivie par une mystérieuse créature à tête de cheval appelée Horsehead. Dans l’espoir de retrouver la paix, Jessica a entamé des études de psychophysiologie des rêves.
Suite au décès de sa grand-mère maternelle, Jessica est contrainte de retourner dans la maison familiale. A son arrivée, elle découvre que son aïeule défunte reposera dans la chambre mitoyenne de la sienne durant la veillée mortuaire…
Après une première nuit agitée par un nouveau cauchemar, Jessica tombe subitement malade. Clouée au lit par une forte fièvre, la jeune femme décide d’utiliser son état léthargique pour expérimenter le « rêve lucide » et essayer ainsi de prendre le contrôle de ses cauchemars, une pratique dangereuse dont certains ne se remettent jamais.
Jessica évolue alors dans son propre monde onirique. Elle mène l’enquête afin de découvrir le mal qui la ronge elle et sa famille depuis des générations. Elle devra aussi affronter une dernière fois le maléfique Horsehead. »
Achevé au terme de plusieurs années d’élaboration, Horsehead est le premier film du Français Romain Basset. Un métrage difficilement classable (mais le faut-il vraiment ?), teinté d’onirisme et d’érotisme très soft, qui met en avant un casting quatre étoiles : Catriona MacColl (Paura sulla città dei morti-viventi, L’aldilà, Quella villa accanto al cimitero), le chanteur et acteur Murray Head (rappelez-vous le célèbre One Night In Bangkok), Lilly-Fleur Pointeaux (nouvelle venue au talent plus que prometteur) ou encore Philippe Nahon (icône des films de Gaspar Noé, tels Seul Contre Tous ou Irréversible). L’interprétation de chacun (surtout des comédiennes) est parfaite ! Tout repose sur le duo MacColl/Pointeaux, laissant le casting masculin plutôt en marge de l’intrigue, mais tous les comédiens sont investis corps et âme dans des rôles assez peu commodes, parfois d’antihéros (Catriona en devient presque détestable, allant à l’encontre des rôles qui ont fait sa notoriété).
Esthétisé mais jamais arty, réfléchi mais jamais intellectuel, Horsehead ne prend pas ses références cinématographiques au pied de la lettre. Même si transparaît une certaine influence du cinéma bis italien (notamment les films de Dario Argento et de Lucio Fulci), Romain Basset développe son propre univers, entre rêve et réalité, et dont le point fort est la linéarité. Le film est en effet très peu labyrinthique et se suffit à lui-même. Ainsi, le spectateur ne cherche pas à dresser une liste de références ou encore à trouver la solution, car finalement, tout se met en place dans un canevas bien précis. L’interprétation de l’histoire peut varier selon les personnes, mais globalement, on sait d’où l’on part pour arriver — malmené, certes, par ce voyage perturbant, mais sûrement — au bout de ce tunnel psychédélique. Le réalisateur aborde le thème des rapports familiaux (notamment mère/fille), mais aussi le rapport à la mort dont chacun peut faire l’expérience (à cause de la perte d’un proche ou par la prise de conscience de sa propre mortalité). La religion est vivement critiquée pour ses « anti-méthodes » de pénitence, source de renfermement mortifère. Le poids du passé est aussi un thème abordé par le cinéaste, sans toutefois être très creusé. Porté par une b.o. electro-dubstep intense (signée Benjamin Shielden et qui contribue beaucoup à l’intensité des scènes de cauchemar), l’histoire est enfin dominée par une créature iconique, beaucoup plus ambigüe et complexe que les monstres créés par les studios américains, et dont l’apparence est une belle réussite, mettant le spectateur face à un être dérangeant, voire terrifiant. Horsehead est bel et bien un succès sur toute la ligne.