Il y a 23 ans, 12 enfants naissent au même moment. Il y a 6 ans, leurs pouvoirs provoquent une apocalypse qui met le monde à genoux. Les prodiges sont aujourd’hui réfugiés dans le quartier de White Chapel à Londres, en grande partie sous les eaux, où il protège une petite communauté d’une centaine de personnes. Mais combien de temps pourront-ils tenir, avec leurs ressources limités et des voisins pour le moins belliqueux?

Freak Angels est une curiosité au sein du catalogue du Lombard. Pensez-vous, une BD de science-fiction au ton résolument adulte chez l’éditeur de Thorgal et des Schtroumpfs, qui plus est la traduction d’un comic-book ! Freak Angels est en effet la création de Warren Ellis, l’un des scénaristes les plus prisé outre-Atlantique – et outre-manche aussi, le bonhomme étant en fait irlandais.

Le premier tome avait surtout consisté en une grand introduction à l’univers et aux personnages, initiant le lecteur à son rythme à la fois lent et dense – n’oublions pas que la série a été créée comme un web-comics, ce phénomène de publication de BD en ligne bien développé aux US mais encore largement ignoré par chez nous.

Ce second volet, sur les six prévus, ne chamboulent pas la donne de ce côté. Il ne s’en suit aucune lassitude pour autant, bien au contraire. Le lecteur continu de s’enfoncer dans l’univers d’Ellis lentement mais sûrement, en profondeur, avec la certitude de tenir là l’une des lectures les plus plaisantes du moment.

Il faut dire que le travail de Paul Duffield au dessin est bluffant. S’il peut sembler irrégulier et peu détaillé au premier abord, il révèle vite de nombreuses subtilités et une cohérence étonnante avec les choix narratif d’Ellis. La simplicité des découpages et des mises en case assure en effet une lecture tellement fluide qu’on en oublie l’existence des cases, que l’on s’immerge véritablement dans l’histoire sans que le média qui la porte ne soit plus visible. Seules les nombreuses scènes nocturnes de ce second tome se révèlent perfectibles, gâchées par une impression un poil trop sombre pour une bonne lisibilité.

Sur le papier, Freak Angels, avait tout d’un choix opportuniste de la part du Lombard. Ce tome deux confirme qu’il n’en est rien. Un web-comics qui ne soit pas un produit d’appel bâclé ? Voilà bien au final la plus grande originalité de Freak Angels !