Khimaira: Une question guère originale pour commencer, parlez-nous de vous s’il vous plaît.
Antoine Riot: Je suis le président de KiniGame, une association! Nous éditons pour l’instant les jeux « Au Tableau » et « I will survive » dont je suis respectivement auteur et co-auteur… Je suis donc auteur de jeux de société ou, pour employer un terme anglais à la mode, Game Designer!
Avant KiniGame je me suis fais les griffes sur un jeu paru en 2002: « HérosDeï ».
K.: Vous jouez depuis combien de temps et à quoi?
A.R.: Toujours! Je suis l’aîné d’une famille « recomposée »: 6 enfants dont 3 garçons! Donc nous avons très vite joué à plein de jeux: ça commence avec un « Puissance 4 » ou un « Risk », puis un « Héros Quest », un jeu de rôles tel que « D&D » voire du « Shadowrun », quelques wargames… une grosse période « Blood Bowl », du JCC (Jeu de Cartes à Collectionner) mais pas trop… puis des jeux plus « sérieux » quand les copains ont suivi: « Junta », « Catane », « Civilisation »… « Dune »! Et maintenant une ludothèque plus variée…
K.: Quel est votre jeu favori?
A.R.: En ce moment c’est « Terre d’élevage », mais si on est plein je vote pour « Smallworld » ou « Battlestar Galactica »!
K.: Vous êtes le président de KiniGame, comment en êtes-vous venu à ce poste?
A.R.: Ben je suis l’un des fondateur du truc alors…
K.: Comment caractériseriez-vous KiniGame?
A.R.: Nous sommes éditeur de jeux de société. Associatif oui! Mais pas amateurs!
K.: Votre poste de président d’un éditeur de jeux semble n’avoir aucun rapport entre votre formation initiale…
A.R.: Laquelle? Mon premier [vrai] diplôme, en 97, est un DUT « Génie Thermique et Energie » : aucun rapport! Depuis je suis passé par une école d’arts appliqués pour obtenir un diplôme de « communication visuel et d’illustration » en 2001! J’ai d’abord travaillé à l’élaboration graphique du jeu « HérosDeï », de fil en aiguille…
K.: Vous avez créé les jeux « Au Tableau » et « I Will Survive ». Pouvez-vous nous parler de leur genèse?
A.R.: « Au tableau » est le projet fondateur de KiniGame… ce fut long et laborieux… recherche de financements, d’aides, de renseignements… problème de distribution, production etc.! Sinon pour la création en elle-même, l’idée est celle d’une collection de petits jeux de cours de récrée, le concept est venu assez facilement!
Pour « I will survive » c’est différent: je suis maintenant un homme averti… Damien Challas (le co-auteur du jeu) m’a parlé de l’idée en septembre 2010 ou à peu près, les choses se sont enchainées assez facilement… nous présentions le jeu à divers concours, que nous n’avons pas gagnés, mais cela nous a permis de le montrer. J’ai contacté des distributeurs au bon moment et le jeu sortait en octobre 2011, à peine un an après le premier contact… Le fait que ce soit moi qui fut à l’illustration nous a fait gagner du temps! Un an c’est plutôt rapide en fait!
K.: Où puisez-vous vos idées de jeux?
A.R.: D’une phrase entendue au hasard, d’une œuvre graphique vu sur un carrefour internet ou en live, …
En fait de tout et n’importe quoi… L’idée c’est que je suis toujours à l’affut: chaque chose que je vois me fait me demander comment j’adapterai ça en jeu?
Parfois, suite à une partie d’un autre jeu, il arrive que la mécanique me donne d’autres idées…
K.: Quels sont vos projets futurs?
A.R.: Tout d’abord un jeu dont je suis l’auteur sort en fin d’année chez Iello: « Wizz-Bing-Bang »! Ensuite pour début 2013 KiniGame éditera le jeu « Requiem Chevalier Vampire »: un jeu de confrontation pour 2 joueurs dans l’univers de la bande dessinée éponyme. Un plateau aléatoire, 5 armées, des cartes de développement et 2 capitales à protéger de l’ennemi! Nous devrions mettre le jeu sur l’une des plateformes de financement participatif à la rentrée de septembre!
K.: Que conseilleriez-vous à un auteur de jeu décidé à percer dans le métier?
A.R.: Hou-là! Est-ce qu’il aurait inventé le jeu qui va nous débarrasser du « Monopoly » ou du « Scrabble »? Voire fait mieux que les Échecs? Alors je lui dirais d’arrêter tout de suite car il n’aurait rien compris!
S’il est plus modeste (qu’il ne souhaite pas « percer »), s’il ne souhaite pas particulièrement être riche, alors il faut travailler ses projets sur du long terme, fréquenter les joueurs, les salons où l’on croise des éditeurs, tester, tester, et re-tester, se faire des contacts et avoir de la chance (un peu)… bref c’est pas fait!
visuel non-définitif pour le jeu Requiem
© Olivier Ledroit – Patt Mills – Nickel – KiniGame
K.: Avez-vous le regret d’une question que l’on ne vous a jamais posée?
A.R.: «À quel ordre le chèque d’un million de dollars?»
K.: Vous avez la parole pour le mot de la fin.
A.R.: «Qui ne joue pas réduit fortement ses chances de gagner!»
Les illustrations de cet article sont © KiniGame