Août 1348, au coeur de la Forêt Noire se situe le village d’Oberhochwald. C’est un village comme tant d’autres, avec son seigneur, son prêtre, ses habitants libres et ses serfs.
De nos jours, Tom, une sorte d’historien, se retrouve devant une énigme. Pourquoi le village de Teufelheim (ville du diable) n’a jamais été reconstruit après sa destruction suite à la peste noire qui décima l’Europe.
Août 1348, le vent souffle, le tonnerre gronde et l’air est chargé d’électricité. Pourtant aucun orage n’est visible dans le ciel. Une partie de la forêt s’embrase. Quand le prêtre se rend sur place il va découvrir des démons tout droit issus de l’Enfer. Ou est-ce simplement des gens avec un physique très différents du nôtre ?
De nos jours, Judy, la bibliothécaire, va aider Tom a reconstituer l’histoire de Teufelheim, renommé plus tard Eifelheim.
Bien que le roman se déroule sur deux époques, la grande majorité de l’histoire est située en 1348. L’auteur plonge vraiment le lecteur au coeur du village. L’habileté à mêler les petites expériences quotidiennes aux changements radicaux induits par la rencontre inattendue avec ses « êtres venus d’ailleurs » renforce l’impression de vivre avec chaque personnage, de les connaître ou au moins de les observer de près.
La différence culturelle profonde entre ces paysans, religieux et seigneurs du moyen-âge d’un côté, et les humanoïdes à la société insectoïde nous permet de prendre conscience de nos limites ou au contraire de notre capacité à accueillir la différence. Aucun protagoniste ne ressort inchangé de cette confrontation.
Le style reste très accessible, malgré les détails renforçant la réalité du cadre historique. Les personnages sont travaillés et possèdent une âme.
La préface de Gérard Klein est également une excellent source de départ pour une réflexion sur l’Histoire et la science-fiction.
Un titre à ne pas manquer.