Quand une jeune fille trouve sa petite sœur prostrée dans leur chambre et qu’ensuite elle découvre sa mère, d’origine iranienne, attachée sur une chaise, les deux mains tranchées, quand des secouristes accumulent les erreurs à cause de leur surcharge de travail, quand un vieil ennemi, Danilo pour ne pas le citer, s’impose à vous pour le cacher après son évasion de l’hôpital où il était soigné, vous découvrez alors une Jana Berzelius assaillie de toute part.
Et que dire de son père qui, depuis sa tentative de suicide, ne s’exprime plus et doit en permanence être pris en charge. Pour couronner le tout, sa mère, celle qui l’a élevée, la seule personne à qui elle tienne vraiment meurt des suites d’un infarctus. Autant dire que la procureure Berzelius est remontée à bloc. Elle n’a qu’une seule idée en tête : retrouver ses cartons qui contiennent toutes ses notes et sur lesquelles son père à fait main basse. Ce sont les seules preuves de son passé d’enfant-soldat qui remettrait toute sa vie en cause.
D’une mort lente est la troisième aventure de Jana Berzelius et sa lutte contre son passé. Si les deux premiers volumes traitaient des trafics humains, les réfugiés qu’on déplace en containers pour le premier et les mules qui transportent les drogues dans leurs propres corps dans le deuxième, Emelie Schepp a ici choisi de parler de l’omerta médicale, même s’il a bien d’autres castes qui se couvrent lorsqu’un de leur membre commet une faute. Tout au long de ce récit, le lecteur va se demander ce qu’il s’est passé pour une des morts qui ne semble pas en lien avec la série du tueur.
Je vous laisse deviner qui est le tueur, car nous retrouvons aussi une énigme assez classique, même si de nombreux retournements de situations sont présents pour troubler cette quête. Jana va encore jongler, mais faire également preuve d’imprudence, pour dissimuler sa vraie nature. Danilo va révéler une nouvelle facette. Enfin, le lecteur peut se rassurer, car de nouvelles aventures vont être possibles à l’avenir. Nous verrons donc si Emelie Schepp va poursuivre cette série ou si elle va donner la vie à d’autres héros.
L’auteure a su, au fil de ces différents volumes, créer des histoires de plus en plus addictives. Véritables page-turners, ces romans font à la fois la lumière sur le passé de l’héroïne et nous font voyager dans la Suède profonde avec une équipe de policiers qui ont aussi une vie, pas toujours facile, pas toujours d’une éthique idéale, mais cela en fait des Suédois comme les autres. C’est ce mélange entre vies ordinaires et histoires criminelles peu ordinaires qui donnent aux récits d’Emelie Schepp une saveur inégalée.