Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la mort de Dracula. Les auteurs de cet exploit ont tenté de reprendre une vie normale. Les souvenirs de Lucy, leur jeune amie qu’ils ont dû tuer, les résurgences de la liaison entre Mina et son prince des ténèbres, la certitude que le monde est habité par des créatures monstrueuses ; ses pensées poursuivent chacun des survivants. Certains sombrent dans l’alcoolisme ou la drogue, d’autres s’enferment chez eux, tous sont changés à jamais.
Lorsque l’un d’entres eux meurt dans des circonstances étranges Mina comprend que le mal est de retour et qu’elle doit protéger son fils.
En parallèle, les morts qui s’accumulent font penser à un inspecteur de Scotland Yard que Jack l’Eventreur est de retour, et qu’il est lié au groupe d’amis.
 

Dracula l’Immortel est présenté comme la suite officielle de l’œuvre de Bram Stoker. Le seul ouvrage approuvé par la famille Stoker. Est-ce un gage de qualité ?
Pour les puristes de Dracula, les arrangements des auteurs avec l’histoire originale ne passeront pas. Les dates ne concordent pas, la personnalité de certains personnages a été revue, les capacités et faiblesses du vampire sont retouchées pour se calquer sur les principes du cinéma.
Pour les autres, ceux qui cherchent avant tout le plaisir de la lecture dans un roman, ceux qui lisent le texte comme une œuvre indépendante et pas une suite au sens stricte, pour tous ceux-là le pari est gagné.
L’ambiance de Paris et de Londres au début des années 1900, le brouillard dans les ruelles malfamées, les tenues de soirée dans les grands théâtres, tout est là.
Le personnage de Dracula est présenté sous un jour plus intéressant, moins monstrueux. Mina a un rôle autre que celui de la belle épouse, victime de service.
L’intrigue qui se rapproche du thriller plus que du roman d’épouvante, les relations entre les personnages, les rebondissements, la fin qui est finalement assez libre d’interprétation, forment un ensemble cohérent et agréable à lire.
Petit clin d’œil également, la présence de Bram Stoker parmi les personnages.
Petit bémol sur la postface des deux auteurs, qui est plus un plan marketing expliquant pourquoi leur roman sort du lot et pourquoi leurs libertés avec l’histoire originale sont indispensables (surtout pour conquérir le grand public).
 

Alors oui, Dracula l’Immortel peut être qualifié de réussite.