Dans une ère de plus en plus numérique, la chaîne Syfy a décidé de tenter un nouveau projet de série pour le moins novateur. Defiance est la première série transmédia, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas uniquement d’une série TV mais également d’un jeu, l’un pouvant interagir avec l’autre et en modifier l’intrigue. Ce projet a pu se faire grâce à la société de production de jeux vidéo Trion, qui a voulu montrer que les jeux vidéos ne sont pas que des produits merchandising pour les séries et films, mais peuvent être bien plus que ça. Dans le projet Defiance, on utilise les deux plateformes pour ne créer qu’un seul univers. Le plus beau pour nous français dans toute cette révolution, c’est que la série est diffusée à l’international dès le lendemain de sa projection américaine. Enfin une série où il ne faut pas attendre plusieurs mois avant de pouvoir en profiter.
L’histoire de Defiance se passe dans un futur où une guerre a eu lieu entre plusieurs races extraterrestres et les humains, détruisant le monde que nous connaissions au passage. Nous sommes en 2046, une dizaine d’années après la fin de la guerre. Dans la ville de Defiance, ancienne Saint-Louis, cohabitent plusieurs races d’aliens et d’humains. La planète a ainsi été terraformée pour correspondre aux besoins de ses nouveaux habitants.
Cette série fait immanquablement penser à Firefly ou encore Farscape. Certes, c’est une série de science-fiction, mais pas que. Defiance, c’est avant tout un western futuriste, et tous les éléments sont là pour parfaire l’ambiance. On y trouve un saloon/bordel tenu par la jeune Kenya (Mia Kirshner), des mines tout autour de la ville, les deux familles qui ont la main mise sur Defiance, bref, tout y est. L’histoire commence à l’arrivée de Nolan (Grant Bowler), vétéran de la guerre et sa fille Irisa (Stéphanie Leonidas) à Defiance. Ils vont vite faire la rencontre du maire Amanda Rosewater (Julie Benz) et devenir les nouveaux justiciers de la ville. Alors oui on pense à Firefly, mais l’intrigue et le fait de rester dans une seule ville durant toute la saison donne une identité unique à cette série.
Malgré tout, point de grande nouveauté en vue dans cette série excepté son concept transmédia. La science-fiction a toujours permis d’analyser ce qui va mal dans notre société et d’imaginer des solutions d’avenir possible, la SF étant littéralement sans frontières pour ses auteurs. On est donc ici face au mythe du nouveau départ, mais avec de nouvelles races d’extraterrestres. On pense à Terra Nova pour le côté de ville perdue en milieu hostile, mais également à Revolution dans l’ambiance générale. Defiance nous propose tous les codes du genre, sans chercher à les modifier ou à les révolutionner.
Toutefois, même si Defiance manque peut-être un peu de fraicheur, il n’en reste pas moins que c’est une bonne série. Elle ressemble à beaucoup d’autres, mais qui peut se targuer d’être comparé à Firefly, série culte de Joss Whedon ? Defiance y arrive, et plutôt bien. Les premiers épisodes nous proposent des personnages attachants, un duo principal bourré d’humour, une vraie intrigue et des races aliens intéressantes, notamment les Castihans. Defiance a le potentiel pour se créer un univers de science-fiction bien à elle, autant que d’autres grandes séries du genre.