Terre, hors du temps
Dans l’Ancienne Égypte, le dieu Râ, incarnation du soleil source de lumière, parcourait le ciel pour apporter aux hommes les bienfaits de ses rayons divins.
La nuit, son pire ennemi, Apophis, le serpent, symbole du Mal, n’avait de cesse de le harceler pour le faire chavirer et plonger ainsi le Monde dans les ténèbres sans fin.
Le tout dans un éternel recommencement.
La version celte, ma version, est un peu différente :
Beltane, l’homologue celtique de Râ, est le plus grand alchimiste de tous les temps. Il oeuvre pour le bien et met tout son avoir au service de l’humanité afin qu’elle vive en parfaite harmonie avec la Terre qui la nourrit.
Dans son antre, les parchemins, plus vieux les uns que les autres, couvrent les étagères creusées à même les murs.
Une grande table, façonnée dans le tronc d’un vénérable chêne, offerte par Gaïa, la Déesse Mère, occupe le centre de la salle. Une multitude d’instruments, d’alambics, de fioles et autres matériels la recouvrent dans un désordre organisé.
Le but de tout ceci : créer l’artéfact absolu capable de repousser le Mal à la tombée de la nuit pour permettre à la lumière de revenir chaque matin.
Beltane jubile, il y est enfin arrivé ! Dans sa main une boule de cristal d’une pureté sans égale et sans aucun défaut brille de tous ses feux.
Il n’a plus qu’à attendre le crépuscule pour trouver l’endroit parfait et l’activer. Un amas rocheux en bordure de mer, un soupçon de magie et le tour est joué.
Le soleil plongeant à l’horizon se reflète dans la boule de cristal en une image inversée qui change la tombée de la nuit en lever de soleil, et ce pour l’éternité.
Merlinéa
(Photo de Cathie Douglas)