Un premier chapitre qui vous laissera exsangue et la vie qui reprend quelques années plus tard. C’est parti pour une aventure au Mexique. Triste retour à la réalité pour Corazon défigurée par l’accident qui a brisé sa famille quelques années plus tôt. Elle travaille pour Don Domingo, l’homme le plus riche d’Esperanza qui leur a offert l’hospitalité après la terrible nuit qu’elles ont vécu autrefois. Cet homme avide et méchant dans le fond l’avait d’ailleurs affublée d’un surnom horrible Cuca : El Cucu ou Coco est le nom d’un croque-mitaine mexicain horrible aux dents pointues et aux oreilles poilues.
Pourtant un soir quand elle rentre épuisée, à bout à force de travail et d’abnégation face à sa capricieuse de petite soeur qui ne s’occupe de rien, une surprise l’attend : sa soeur de bonne humeur pour une fois, a tout rangé et la force à passer une robe correcte pour l’emmener dans la villa du gouverneur dont elle a rencontré le fils dans la journée. Mais ce bal est un piège, un pari stupide entre deux cousins de la haute société qui cherchaient à tromper leur ennui. Alors désespérée Corazon décide de tout abandonner et de partir.
Dans sa fuite, Cora, harcelée par des coyotes affamés, elle réussit à leur échapper mais finit par se réveiller chez une vieille grand-mère indienne Nahuhas, aveugle, qui l’a assommée avant de prendre soin d’elle. Elle accepte de rester un temps dans l’étrange maison de cette dernière et pourra aller partout sauf à franchir la Porte du destin. Le temps file parfois à une vitesse étrange surtout quand on est dans la maison d’une vieille Nahuas, aux pouvoirs étranges. Un jour le contrat passé entre les deux femmes arriva à son terme et Cora fut conduite derrière la porte ou se trouvait un ancien cénote maya et lorsqu’elle se regarda dans l’eau … La grand-mère était en fait une Gardienne des chemins, la Porte des existences passées et à venir, celle qui allait permettre à Cora de changer son destin pour reprendre le cour de sa vie. Et le destin, le roue de la vie jouent parfois des tours étonnants, dans la dernière partie du roman vous allez comme vous retrouver propulsés dans le premier chapitre, comme si les choses n’avaient pas bougé. Cora était de nouveau face au jefe, Loxo Sceles : l’Araignée. La bande de brigands et leur chef immonde, sa petite soeur Bellaza et l’histoire n’est pas terminée.
Jérémy Behm entraîne ses lecteurs dans un univers qui sort des sentiers battus et nous fait découvrir les légendes mexicaines liées aux Amérindiens, Mayas et autres civilisations qui ont peuplé ces terres avant l’arrivée des Espagnols (pas beaucoup moins cruels que l’Araignée en fait). Le destin des deux soeurs, leurs aventures croisées sans cesse permettent de passer un excellent moment de lecture qu’on a bien du mal à lâcher. Etonnant et passionnant : à découvrir. J