Jeune artiste à la palette extrêmement fournie, Amélie Fléchais s’est fait connaître comme « concept artist » sur le film Song of the Sea du studio Cartoon Saloon. Ses œuvres ont même fait l’objet d’exposition tels que Sky Doll à la Gallery Nana, L’Etrange Noël de Mr Jack à la Galerie Arludik pour ce qui est de la France ; ou encore Edward Scissorhands à la Gallery Nucleus, aux États-Unis.

Avec Chemin Perdu, Amélie nous conte l’histoire de trois enfants partis en pleine forêt pour une chasse au trésor ; et on sait tous à quel point les bois peuvent être immenses et terrifiant lorsqu’on est tout gamin. Rapidement, les garnements se perdent, mais par chance l’un deux possède une carte. On pourrait croire qu’à ce moment tout va rentrer dans l’ordre, qu’ils leur suffiront de suivre la bonne route, mais il n’en est rien.

Le style graphique est foisonnant et l’univers rappelle celui de Tim Burton ou alors le cinéma de Miyazaki. Les dessins encrés jalonnent tout le récit. Les rares fois où des illustrations couleurs apparaissent, c’est toujours afin de sublimer certains moments-clés de l’histoire, l’apparition d’un personnage où la découverte d’un lieu étrange. On retrouve le gaufrier à neuf cases et de somptueuses pleines pages qui soulignent les moments forts, mais aussi des illustrations qui débordent jusque sur l’autre page ce qui donne une grande profondeur au dessin. Autant de prouesses graphiques qui démontrent avec évidence le talent d’Amélie.

Personnellement, je suis friand de ce genre d’histoires. Je me suis d’ailleurs prit d’affection pour le petit frère déguisé en robot et sa vision déformée du monde. Si j’avais fait parti de « la bande des copinous », j’aurais été celui-là.

Lire Chemin perdu, c’est se remémorer les balades que l’on faisait à cet âge avec sa bande de copains, partis en quête d’un trésor dont on savait qu’il n’existait pas. Nous agissions comme la bande à Mickey dans le film « Les Goonies », à ceci près que les monstres fantastiques et les créatures féériques n’existaient que dans notre imagination.

Chemin Perdu fait partie de ces livres qu’il faut lire, car ils permettent aux minots que nous sommes toujours quelque part de pouvoir renouer avec ces moments de notre enfance où tout semblait possible, où l’on avait encore la faculté de tordre le monde à notre guise.

Si vous n’êtes pas encore convaincu, je vous invite à regarder la bande-annonce de lancement de l’album qui est tout bonnement féérique.