Justin Randall est un artiste australien qui a fait ses débuts aux côtés de Ben Templesmith sur quelques épisodes de la série 30 jours de nuits et sur Silent Hill. Fort de son expérience, il se lance en solo. En mai dernier est sorti le premier tome de la série Changing Ways : Mutations. C’est également le premier comics de cet auteur à être publié en France.
Mutations nous plonge dans un thriller horrifique. L’histoire se déroule à Grey Oaks. David Barrot, ancien gardien de prison décide, après le décès de son fils, de s’installer dans une petite fermette avec sa femme Lucy et sa fille Jessie. Mais les choses ne vont pas aussi bien qu’on pourrait le croire. D’étranges stigmates apparaissent sur les insectes et les animaux des environs. La population se retrouve bientôt frappée par ce « mal » dont on ne sait rien, sinon qu’il change les personnes infectées en cannibales.
Et comme si ça ne suffisait pas le chien des voisins, changé en bête féroce, fait irruption dans la maison suivit par son maître devenu lui aussi une créature satanique. David les abat tous les deux et prend la fuite avec sa petite famille.
À bord de leur pick-up, ils font route vers le motel le plus proche. Et arrive le moment tant redouté où les Barrot se séparent : le père retourne à la ferme familiale ; la mère et la fille, coincées dans leur chambre, se retrouvent à la merci d’un cochon sauvage devenu fou. Et les choses vont de mal en pis !
L’hommage au Retour des morts-vivants ou à The Walking Dead est voulu. Une impression de fin du monde et d’apocalypse. D’ailleurs, on retrouve ces mêmes endroits abandonnés et désolés tout au long de l’album.
Visuellement, on retrouve cette atmosphère pesante, sanglante et pourrissante déjà présente chez Templesmith. À ceci près que Randall choisit ici d’appuyer le côté photo-réaliste de son camarade. Les expressions de certains personnages sont proprement terrifiantes et l’on se met à croire à cette histoire grâce à son réalisme très poussé.
Au final, Mutations nous happe tant par ses qualités graphiques que par les événements tragiques et effrayants vécus par cette (paisible) famille Barrot. Et lorsqu’on sait que des tomes 2 et 3 viendront clore ce triptyque, on ne peut que sauter sur l’occasion de découvrir le premier opus de Changing Ways.