En latin, Casus Belli est un terme indiquant une déclaration de guerre, mais, qui se souvient du magazine portant le même nom et spécialisé dans les wargames? De même, à part quelques «vieux routards», qui dont possède encore des exemplaires de ce magazine devenu spécifiquement jeux de rôle? Des années 80 jusqu’au «gros fumble!» du numéro 122 en 1999, Casus Belli a fait la joie de milliers de joueurs qui trouvaient en ses pages bon nombre de scénarios et d’aides de jeu pour assouvir leur passion. Malgré l’adversité, Casus Belli réapparut alors en 2000 dans une nouvelle formule qui se maintint durant 39 numéros avant de disparaître une nouvelle fois des kiosques en 2006. Pourtant, tel un chat à neuf vies ou un phénix renaissant encore et toujours de ses cendres, voici que le magazine est revenu sur le devant de la scène en août dernier. À l’occasion du récent Monde du Jeu Parisien, Khimaira s’est penché sur le numéro 02 parut début septembre.
Sous une couverture simple, pour ne pas dire épurée, en dehors du titre inscrit dans une police de caractère bien agréable à l’œil, se cache un Casus Belli renouant avec les grands thèmes qui ont fait sa notoriété. À savoir, des informations sur les nouveautés à paraître, des aides de jeu, des scénarios, des chroniques variées, le tout sur fond de jeux de rôle. Une mise en page accrocheuse avec juste ce qu’il faut de couleurs rend l’ensemble agréable. Et même si le nouveau Casus Belli n’est pas tout à fait le même que l’ancien, le feuilleter c’est l’adopter!
Au niveau du contenu, il commence avec un courrier de lecteur particulièrement acide critiquant largement le numéro 01. La réponse est courtoise et donne le ton du magazine qui compte bien progresser grâce aux avis pertinents de ses lecteurs. Viennent ensuite quelques news et prévisions de sorties, puis des critiques de jeux à venir (pas tous papier), histoire de faciliter les choix en magasin. L’ensemble est clair, concis et suffisamment coloré pour maintenir le lecteur en éveil.
Le dossier principal fait la part belle à la «bête intérieure» qui sommeille en de nombreux personnages de joueurs en fonction des mondes servant de décors à leur(s) jeu(x) de rôle favori(s). Qu’elle soit affaire de malédiction (lycanthropie ou vampirisme), d’altération physique ou physique, voire, de pouvoirs les rendant différents des autres, la «bête» au sens large a comme principal effet d’éloigner de ses semblables le personnage en question. S’ensuit de nombreux exemples et des idées pour mieux interpréter le rôle correspondant, ainsi qu’une aide au meneur de jeu pour gérer simplement la part prise par la «bête» sur le conscient des personnages.
Pilier incontournable du Casus Belli, les scénarios! Ce numéro 02 en regroupe quatre pour les jeux suivants: Trinité Noire ou tout univers contemporain, WarsaW, Shadowrun et Pathfinder. Conforme à ses habitudes, peu de couleur et d’illustrations pour mieux se focaliser sur l’histoire et permettre au meneur de jeu de «mener sa barque» selon ses goûts. La dernière page de cette partie annonce quelques manifestations à venir dans toute la France.
Autre pavé, les aides de jeu. Une idée de Gazette de l’insolite source d’inspiration de scénarios, la présentation de créatures de légendes nommées les Mystes qui partagent leur corps avec une âme revenue des Enfers, mais aussi la description d’un type particulier de scénario le MacGuffin! S’ajoute à cela deux longs articles sur les personnages joueurs affublés de défauts et autres peurs; de comment bien les choisir à comment les interpréter au mieux. Quelques généralités, sans doute, mais suffisamment claires pour éveiller les esprits. Une véritable invitation au rôle playing qui rend les parties si riches.
Quelques pages ensuite pour rappeler ce qu’est un Jeu de Rôle afin de l’expliquer à des personnes ne connaissant pas ce genre de loisir si souvent décrié à tort et, surtout, pour oser l’initiation.
Le numéro 02 de ce Casus Belli nouveau se termine par des suggestions de lectures et autres sources d’inspiration spécifiquement orientées sur la «bête» décrite dans le dossier principal. Sans oublier l’incontournable Bellaminette (de l’incomparable Bruno Bellamy) annonçant le futur numéro 03 consacré aux Polars et autres Séries Noires.
Pour résumer, un Casus Belli tel que l’on en a connu autrefois, tout à la fois humble et efficace sans s’encombrer de fioritures inutiles. Un magazine destiné à être apporté sur les tables de jeux où il sera feuilleté des dizaines de fois par des fans passés comme futurs. Bon retour parmi les vivants, Casus, tes lecteurs sont aux anges!