Cassandre rêve d’une nappe de brume qui l’envahit mais au réveil, pas de ce dont elle a rêvé. Et cet hiver qui n’en finit pas comme cette guerre, dont tout le monde semble s’être lassé, les hommes dont les forces s’amenuisent et les dieux que l’ennui a gagné. Dix ans de guerre interminable et Hélène toujours oubliée de tous ou presque au dernier étage du palais. Seule Cassandre avec la complicité d’Aristarque allait encore la voire et passait du temps avec elle. Mais ce matin là alors que Cassandre émerge de son rêve, une rumeur étrange la force à sortir de ses appartements : Hélène a disparu. Il ne faut surtout pas que la rumeur se propage, mais où a-t-elle donc pu aller ? Richard Normandon tisse une toile redoutable autour de Cassandre, de la fin attendue de Troie, avec des parents en plein désarroi Priam qui cherche une solution qui n’existe pas, sa femme qui le soutien, l’arrière grand-mère Eurydice et sa soeur Hippodamie qui apportent mémoire et légèreté à l’histoire, Apollon capricieux et vindicatif lorsqu’on lui résiste et la malédiction qui s’abat sur Cassandre dont plus personne désormais n’écoutera la voix. Des parfums émergent des pages, la ruse des Grecs approche et donnent envie au lecteur d’hurler avec Cassandre que c’est un piège et bien d’autres secrets encore sur les personnages, les lieux et une fin qui permet au lecteur de retrouver son souffle.
Un court roman passionnant, qui nous plonge et joue avec la mythologie grecque et donne la parole à cette princesse troyenne et à d’autres femmes de son entourage dont les destins et les décisions sont prises par des hommes ou des dieux. Passionnant et difficile à lâcher une fois entré dans la suite des rêves de Cassandre et de la fin si proche de sa ville natale de légende. A dévorer.