Fernando, qui s’est confié à ses amis quand à ses « capacités » surnaturelles, est pris d’une crise en public. Le voilà qui écrit l’histoire d’un apprenti terroriste… Hélas pour lui, un inspecteur, chargé de l’enquête, établi une connexion entre ces événements et Fernando. Grâce à sa coopération, ils arriveront à empêcher le pire. Mais le secret de Fernando est maintenant éventé…
En réalité, ce n’est pas le terrorisme qui constitue le nouveau sujet de société de Borderline, mais le fanatisme. Les auteurs essayent en effet de ne pas verser dans cette association post 9/11 qui lient terrorismes et musulmans, y compris dans les œuvres qui, en essayant de montrer qu’il existe de « bons » musulmans jouent finalement le jeu de cet amalgame.
Amalgame : c’est même le cœur de ce que tente de dénoncer cette histoire en donnant aux terroristes une identité à contre-pied de l’image médiatique du terroriste. Hélas, alors même que ce choix fait écho à des faits pourtant bien réels (1), l’image du terroriste arabe est tellement encré dans le subconscient populaire que cette prise de position passe pour une ficelle scénaristique trop grossière pour être vraiment efficace.
En revanche, le suspens n’en est que plus fort et garantie une tension constante, et l’attention du lecteur par la même occasion. Avec autant de sujets à développer, la place accordée à chacun des personnages, y compris à Fernando, est simplement un peu faible et font regretter que Borderline ne se soit pas ici donner les moyens de ses ambitions, soit une histoire en deux tomes plutôt qu’un seul.
L’exposition des pouvoirs de Fernando est ainsi étonnamment rapide. A moins que les auteurs ne souhaitent emmener rapidement les enjeux autour des pouvoirs de Fernando vers une fin. Difficile de savoir où tout cela va mener la série ; mais comme, au delà de quelques défauts, elle reste agréable, nous la suivrons avec plaisir jusqu’au prochain tome !
(1) En 1988, ce ne sont pas des intégristes musulmans mais catholique qui sont responsables d’un attentat dans un cinéma de Saint-Michel en protestation de la sortie du sulfureux « La Dernière Tentation du Christ » de Martin Scorsese.