Bienvenue dans le monde de Vaelin Al Sorna, le Tueur d’Espoir, la Sombrelame. Fils du général en chef du roi Janus, le souverain du Royaume Unifié, il est amené encore tout jeune aux portes du Sixième Ordre du Royaume pour, comme son géniteur en son temps, devenir un combattant de la Foi, pilier religieux du royaume. Au fil des ans et des épreuves, il se lie d’amitié avec ses Frères d’armes qui le suivront dans son ascension au titre d’Épée du royaume ; respecté, craint et honni au delà de ses terres.

Comme les années et les pages défilent, nous découvrons ici un monde aux relents Dark Fantasy des plus jouissifs. La violence y est autant physique que morale. Vaelin n’y est épargné ni par le destin tragique auxquels sont voués amitié et amour, ni par le pouvoir du sang qui sommeille en lui et qui promet de sombres heures à son détenteur. Entre larmes, acier et combats épiques, se dévoilera sous ses yeux une conspiration centenaire dans laquelle il semble être un des principaux engrenages, menaçant la survie même du monde.

Dans ce premier tome, Anthony Ryan met l’eau à la bouche de quiconque est attiré par le médiéval fantastique teinté de ténèbres et de tragédie. L’intrigue, beaucoup plus digeste que celle qui secoue Westeros mais dépassant tout de même celle d’un trekking de Hobbits vers Amon Amarth, promet de s’enfoncer au cœur d’une nuit qui menace le cœur de chacun des êtres de cet univers. Ici, point de badinages ni de minauderies, les sentiments sont forts, violents ; les dénouements comme dans la vie, loin d’être toujours heureux. Cette noirceur vous accroche et ne vous lâche pas tout au long de ce premier volume pas assez épais à mon goût. Fondu de Dark Fantasy et d’animés tels que Berserk, Claymore l’Attaque des Titans, j’ai retrouvé dans Blood Song la tristesse, le déchirement et la violence qui rend les personnages et le monde aussi noir et profond que prenant. Je ne saurais trop conseiller ce premier opus à tous ceux qui vibrent à la simple évocation des mots « ténèbres », « acier » et « sacrifice ». Je ne sais pas quand l’auteur compte sortir le second volume, mais j’ai bien l’intention d’en guetter la moindre annonce.

Ayant replongé à nouveau dans le médiéval fantastique obscur, il ne me reste plus qu’à trouver une lecture aussi sombre… Les romans du Sorceleur me semblent tout indiqués. À bientôt  sur un champ de bataille ou dans le royaumes des Défunts.