Lorsque son père, le Roi, meurt, Blanche Neige est en danger. Sa belle-mère, cruelle et avide de pouvoir, l’évince pour s’emparer du trône. Quand la jeune femme attire malgré tout l’attention d’un Prince aussi puissant que séduisant, l’horrible marâtre ne lui laisse aucune chance et la bannit. Blanche Neige se réfugie alors dans la forêt… Recueillie par une bande de nains hors-la-loi au grand cœur, Blanche Neige va trouver la force de sauver son royaume des griffes de la méchante Reine. Avec l’aide de ses nouveaux amis, elle est décidée à passer à l’action pour reconquérir sa place et le cœur du Prince…

Tarsem Singh est un réalisateur fantasque qui nous entraîne dans des mondes merveilleux et décalés. Après Les Immortels (pas mauvais, mais trop copié sur 300), le voici revenu avec l’adaptation d’un des plus grands classiques de conte de fées. Un voyage enchanteur, drôle et plein d’entrain!

Retour au pays du conte de fées

Partout on a dit que ce film était une parodie de conte de fées; non ce n’est pas du tout le cas! Au contraire, Tarsem Singh nous propose un véritable conte de fées avec ses codes tout en y ajoutant une petite dose d’humour. La légèreté du film nous rappelle notre enfance et invite au rêve. Le film mélange conte de fées, aventure, comédie et plus étonnant film de cape et d’épées avec des combats très chorégraphiés proposant des poses un peu désuètes.

La jeune Lily Collins interprète brillamment Blanche-Neige. Il est d’ailleurs étonnant de voir à quel point l’actrice ressemble physiquement à l’image habituelle de l’héroïne… Très naïve, avec une voix douce et fluette de petite fille, elle rentre complètement dans son personnage.

Jusqu’au bout elle reste un archétype de la princesse, même si elle va apprendre à se battre auprès des nains et à s’affirmer auprès de sa belle-mère. Toutes les petites filles du monde peuvent s’identifier à elle!

Julia Roberts est tout à fait convaincante dans le rôle de la belle-mère. Langue de vipère, seule sa beauté l’obsède. Le miroir du film ne ressemble d’ailleurs pas à ce que l’on a pu voir avant: double ambigu de la reine, il semble à la fois la détester et à la fois entretenir sa folie. Ses costumes démesurés sont l’expression même de son orgueil.

Certes l’histoire est un peu bouleversée avec des nains rebelles et voleurs, une ambiance somme toute très indienne et une créature de la forêt inventée, mais l’essence même du conte est bien là. L’histoire d’amour avec le prince a moins d’importance que la rébellion de Blanche-Neige dont le statut final est le passage à l’âge adulte. Même la scène de la pomme est présente quoi qu’un peu différente pour notre plus grand plaisir! L’humour se distille par petite touche et reste léger: pas de répliques idiotes ou de vulgarité ce qui évite une modernisation du conte.

Un univers atypique

Comme dans son précédent film, Singh nous propose un univers visuel étonnant mêlant médiéval-fantastique et ambiance Bollywood. Certains le trouveront kitch, d’autres (comme moi) le prendront plutôt comme un véritable hommage au conte de fées, au monde de l’enfance et aux rêveries colorées qu’il inspire.

La photo du film est superbe avec une véritable réflexion sur la couleur et la mise en avant de Blanche-Neige (en blanc dans la forêt sombre enneigée, en jaune poussin dans le village sale et gris, en bleu pétant à la fin entourée de fleurs roses…). D’ailleurs les costumes témoignent d’une recherche artistique poussée et réfléchie; la plus belle réalisation du film!

La 3D n’est pas toujours au top et les mouvements de caméra manquent de fluidité, mais l’ensemble est visuellement très agréable avec de beaux décors parfaitement accordés à l’univers créé (proches de ceux du film ​Le Secret de Moonacre​ d’ailleurs, à qui il manquait seulement une belle histoire pour fonctionner…).

La musique est légère et enjouée, mais reste classique sauf la chanson finale très indienne prouvant à quel point le réalisateur est atypique.

CONCLUSION

​Mirror, Mirror​ est un très joli film qui vous entraînera dans un monde merveilleux et poétique. A voir en famille ou entre copines!