Parfois lorsque les poussins dorment, ils sont réveillés en sursaut par un grand bruit. Cette fois, c’est Isée dont le vaisseau s’est écrabouillé sur la maison des poussins, provoquant pas mal de dégâts matériels. Isée est bien embêtée, parce que l’Éclair I est endommagé et qu’elle est venue chercher les poussins pour une mission de la dernière chance. Partout dans l’univers un Tue-Planète détruit les planètes une à une, condamnant ses habitants à la mort et au désespoir pour les rares survivants. Il faut faire vite. Les Poussins s’agitent et se mettent au travail pour construire l’Isée II. Et ce n’est pas parce qu’il faut aller vite pour sauver le monde qu’il faut renoncer à l’essentiel et à tout le confort moderne et bien plus encore.
L’Isée II (un superbe poussin géant) part enfin sauver le monde : partout ce n’est que désolation, destruction, disparitions. Les Poussins sauvent à temps quelques rares rescapés, victimes de changements climatiques brutaux, d’inondations, de glaciation, de nature devenue folle… c’est la Fourmi à grosse voix qui va leur donner la solution. Pour le tuer, le monstre doit être entier, hors il laisse des morceaux de lui trainer n’importe où. C’est cependant sans compter sur Tadoramour et sa manie de tout ramasser.
Un album grand format, qui laisse libre court à l’imagination débordante de Claude Ponti, qui offre ici un merveilleux album à nos jeunes amis. Comme à son habitude, les détails se multiplient, les inventions abondent et le vocabulaire détourné et virevoltant entraine le lecteur dans un monde à part. Comme souvent, avec une immense tendresse, mais de façon radicale et sans concessions, l’auteur aborde aussi un thème brûlant : celui du dérèglement climatique. Pas de leçons de morale, juste une fable où un monstre déchaîné tue peu à peu toutes les planètes, en déréglant le climat, la nature, et en détruisant tout sur son passage, y compris ses habitants qui sont bien peu, au final, à être sauvés par nos héros. Un grand album dans tous les sens du terme qui offre de la joie, de la tristesse, invite à la réflexion et nous convainc l’idée que les Poussins sont plus que jamais indispensables pour sauver le monde. Merveilleux.