Tout commence par une BD où deux garçons jouent aux indiens dans les bois, se baignent et puis la nuit et le récit commence. On retrouve avec plaisir l’écriture nerveuse de Vincent Villeminot, son sens du rythme et du récit. Une fois pris dans l’histoire on est happé et impossible de s’en échapper. Construit comme un thriller le récit monte en puissance : trois garçons qui vivent avec leur père dans une ferme un peu à l’écart depuis la mort de leur mère ; la nuit qui s’abat sur la terre ce jour de Dimanche où le soleil ne se lève pas et le quotidien organisé par leur père, l’école, les activités en commun, la messe le dimanche qui permet à Léo de parler au fantôme de sa maman, vole en éclat. Plus rien ne sera comme avant. Vincent Villeminot trace ici un premier tome qui nous met en mode survie. Tout s’effondre progressivement, plus de nouvelles de l’extérieur, plus d’oiseaux qui meurent peu à peu, la vie qui peu à peu va s’effacer, plantes et animaux ayant besoin de soleil pour vivre, l’inquiétude face à l’avenir, l’organisation progressive pour vivre, se protéger et bien évidemment les premiers heurts…
Construit comme un thriller haletant et glaçant, l’auteur nous entraîne à fond, sans nous lâcher un seul instant. On aime le récit tendu et puissant, on aime aussi l’accompagnement graphique qui ouvre et ferme le récit. A découvrir et suivre donc sans hésiter.