Pour bien comprendre Bangkok Adrenaline, il faut savoir que c’est le projet d’une bande de cascadeurs qui ont voulu faire leur film. Le pitch : quatre touristes doivent un million de bats à un mafieux thaïlandais après s’être faits dépouiller à son casino. Menacés de mort, nos héros ont l’idée lumineuse de kidnapper la fille d’un riche milliardaire local. Bangkok Adrenaline possède bien un scénario passe-partout. Nos amis cascadeurs préfèrent d’ailleurs ne pas se prendre au sérieux et compilent sur leur film tout un tas de situations, de blagues et de décors sans queue ni tête. Cela marcherait presque si nous n’avions pas à faire à des acteurs aussi navrants. Inutile de jouer les rabat-joie, l’équipe est surtout douée pour les scènes d’actions. Grâce à Daniel O’Neill, Bangkok Adrenaline recèle quelques scènes époustouflantes.

Avec le peu de budget mis à sa disposition, le réalisateur (et acteur) Raimund Huber fait amende honorable. Il s’amuse à multiplier les petits effets de montage pour dynamiser son film. Une bonne volonté bienvenue qui permet de donner mine de rien une petite touche à Bangkok. Le morceau musical d’introduction en jette pas mal et les gags parviennent parfois à frôler l’impertinence. Malheureusement, cela ne suffit pas et on sombre souvent dans le grand n’importe quoi. Bangkok Adrenaline est avant tout un écrin pour le talent de Daniel O’Neil. Certaines chorégraphies ( le combat dans la ruelle étroite, la chute dans les docks, ou encore le pousse pousse motorisé) méritent le détour autant pour l’originalité de leur conception que leur mise en scène visuel. O’Neil possède un jeu de jambe assez surprenant offrant au spectateur des phases martiales qu’on ne pensait voir que dans un jeu vidéo.


Pour un coup d’essai sympathique, Bangkok Adrenaline s’avère être un fourre-tout coloré, pas aussi fun qu’il le voudrait malheureusement. Il en ressort néanmoins une couleur qui le démarque et qui pourrait par la suite, arrivée à maturité, donner un style rafraîssant dans leur film d’action. Pour l’instant, il est dommage que la comédie prenne autant de place. Les scènes de combat sont souvent réussies quand O’Neill est dans les parages, mais trop rares.

Dvd et blu-ray sont disponibles depuis le 1er mars 2011 (WE Prod).

Durée : 90′

Image : 1.85, 16/9 compatible 4/3

Son : anglais et français, Dolby Digital 5.1

Sous-titres : français