Au fils des parutions, le jeu de rôle Anima Beyond Fantasy ne cesse de s’étoffer. Preuve en est ce nouveau livre, Ceux Qui Marchaient Parmi Nous, toujours édité par Edge Entertainment.
Tous les jeux de rôle ont un besoin sans cesse croissant de héros, mais aussi d’adversaires de toutes sortes, qu’ils soient de vulgaires monstres ou de simples personnages non-joueur. C’est justement le sujet de Ceux Qui Marchaient Parmi Nous: un bestiaire de protagonistes ou d’alliés tous plus originaux les uns que les autres, agrémenté d’idées de scénarios.
Décrire cent quatre-vingt-dix pages de fiches détaillées et d’aides de jeu serait une gageure impossible à présenter sur ce site. Voici donc un rapide survol de ce livre abondamment illustré dans le plus pur style Anima.
Commençons par le premier de la liste, l’Abomination Primordiale, qui semble être sortie directement d’une nouvelle de Lovecraft. Il s’agit d’une monstruosité amorphe et bouffie, équipée de tentacules visqueux, dont une partie de l’horrible anatomie dégouline de pus en répandant une puanteur à faire vomir les héros les plus endurcis. Bref, une créature digne d’un cauchemar que les personnages joueurs risquent bien de rencontrer au détour d’un tunnel d’égout si le meneur de jeu s’inspire de l’idée de scénario glissée dans la description de ce monstre.
Survolons sans nous arrêter quelques créatures dont les noms, seuls, suffisent à les imaginer. Par exemple, l’Armure animée, la Banshee, la Bête spectrale, la Manticore, la Méduse, le Minotaure, le Sphinx, le Squelette ou la Succube, voire même, les Démons et autres Djinns regroupés dans une section dédiée; même chose pour les Dragons, les Elémentaires de tous bords et les Oni venus tout droit du folklore asiatique.
Par contre, le passage consacré à La Machine, de ses Larves à ses Mères, mérite le détour. Basé sur une légende lointaine mais, hélas pour les joueurs, toujours d’actualité, il est question d’une créature constituée de métal et de cristaux capable de transformer les individus en "autre chose". L’ensemble n’est pas sans rappeler les sinistres cyborgs. Si les Drones sont déjà mortellement dangereux en groupe, le Technocrite et le Prétorien sont de redoutables machines à tuer. Pire encore, l’effet Esprit-ruche reliant toutes les composantes de La Machine les dote d’une capacité d’adaptation exceptionnelle. En terme de jeu, cela se traduit par un bonus réduisant les dégâts subits, proportionnel au nombre de membre de La Machine occis avec un type d’arme concret. Fort heureusement, la magie n’est pas affectée par cela. Pour l’instant du moins…
Une mention particulière pour le Symbiose qui est une étrangeté composée de deux moitiés d’individu, mi-lumière, mi-ténèbres, se refermant sur une bouche verticale dotée de dents redoutables. Bien que ne disposant que d’un seul esprit, la dualité de son corps le transforme en adversaire tant éprouvant pour les yeux que létal physiquement.
Terminant l’alphabet, le Zopo paraît bien inoffensif sous son apparence végétale et sa taille réduite si l’on excepte ses feuilles en forme d’ailes. Pourtant, capables de voler dans un silence d’assassin, les Zopos surprennent leurs proies en atterrissant sur leur tête. L’instant suivant, leur énorme gueule se referme sur le cou de leur victime entraînant une décapitation mortelle. Ajoutez à cela le fait qu’ils communiquent entre eux pour mieux se regrouper, et vous aurez une vision assez proche de l’effroi que peut ressentir un personnage assailli par ces choses horribles.
Un chapitre complet détaille également les Races Perdues tout en offrant aux joueurs la possibilité d’adopter l’une d’entre elle pour leurs futurs avatars. De quoi satisfaire les plus blasés comme les plus curieux.
Autres bonus de ce recueil, de nouvelles Compétences et Pouvoirs apportant une plus grande variété tant au meneur de jeu qu’à ses joueurs; mais aussi deux systèmes de combat alternatifs permettant de résoudre les affrontements sous un angle nouveau: le Combat Dramatique et le Combat de Masses.
Enfin, cerise sur le gâteau: une double page affichant, sous la forme de silhouettes, les comparatifs de tailles de toutes les créatures décrites dans le livre. Une aide de jeu primordiale pour mieux imaginer l’état d’esprit des personnages en voyant arriver une monstruosité dépassant de beaucoup le plus grand du groupe.
Pour résumer, un tome brillamment illustré et si détaillé qu’il faudra plusieurs heures au meneur de jeu pour s’y perdre au gré de ses recherches pré-scénarios. Une nouvelle réussite de la gamme Anima à découvrir d’urgence!