Produit par l’équipe de Sinister, qui nous a bien fait frissonner fin 2012, American Nightmare fait partie de la nouvelle vague de cinéma horrifique en provenance des États-Unis qui prône des coûts de productions moindres, en opposition avec les blockbusters auxquels nous sommes habitués. Ces héritiers de Paranormal Activity réussissent ainsi plus ou moins bien, avec des films de qualité variable, mais qui continuent de cartonner au box-office américain.

American Nightmare, ou The Purge (titre original), se passe dans un avenir proche. Pour enrayer les crimes et le chômage, l’État a mis en place une journée appelée la Purge qui a lieu une fois par an. Durant 12h, de 19h à 7h du matin, tout est permis : crime, meurtre, toute sorte de violence sans que la police ou les pompiers ne puissent intervenir. Les plus pauvres sont ainsi les cibles des riches psychopathes. C’est sur cette base originale que le film commence, une Amérique dystopique sans être pour autant trop loufoque pour être inimaginable.

En partant sur la même économie de moyen que pour Sinister, l’équipe du film s’est ainsi plus portée sur le scénario pour créer une ambiance propice à un survival horrifique. Dès le début du film, on comprend l’univers créé pour l’occasion : le personnage principal campé par Ethan Hawke est vendeur de systèmes de défense ultra-sophistiqués nécessaires pour se protéger lors de la Purge. Le film sera le récit d’un siège où la famille va rester barricadée chez elle en attendant le lendemain. Quelques éléments vont venir perturber tout ça et amener la menace à l’intérieur de la maison, renversant totalement l’attente que le réalisateur avait créée en début de film. La Purge ne sera pas dans la rue, mais bien dans la maison de la famille, donnant encore plus de piment à la survie des protagonistes.

Malgré l’arrivée des assaillants voulant assouvir leurs pulsions meurtrières, l’ambiance peine à s’installer. Là où le synopsis aurait pu faire croire à une nuit hardcore et des bains de sang, on se retrouve dans un long-métrage à l’ambiance proche de Panic Room, sans parvenir à atteindre le même seuil d’angoisse. De même, les personnages ne sont pas assez charismatiques pour qu’on puisse s’attacher à eux et  s’inquiéter pour leur sort.

En somme, American Nightmare part d’une idée très originale, propice à la critique d’une Amérique ultra violente et ultra capitaliste, sans pousser la réflexion plus loin, ce qui aurait donné plus de profondeur au film. La réalisation de James DeMonaco dispose de très bonnes bases, mais ne parvient pas à les exploiter à fond, faisant reposer presque tout le film sur les épaules, solides, d’Ethan Hawke.