Alika est l’ambassadrice de la source et représente désormais les Dragons. De quoi rallier enfin faire tomber la ville de Dhiri en ralliant à sa cause les drakes asservis par le seigneur d’Albruck. Mais attaquer ce dernier dans son propre fief requiert plus que quelques alliés providentiels, d’autant que certains enjeux liés à la fusion entre Alika et la Source échappent encore à nos héros.
Alika se présente comme une BD héroïque mais au traitement léger. La destiné épique du personnage principal et la gravité de certaines scènes – le destin du monde est entre leurs mains, rien de moins – participent en effet à élever le débat de la série, tandis que l’humour (un peu trop) appuyé des dialogues et le graphisme légèrement cartoonesque apporte un peu de légèreté à la lecture. Cette combinaison marche plutôt bien, malgré quelques confusions entre avoir une histoire aux enjeux élevés et avoir une histoire aux thèmes graves et sérieux – l’humour s’accommode bien avec le premier, mais détonne un peu le second, par exemple lorsqu’il est fait mention de viol.
Cette erreur de virgule ne porte en soit pas préjudice à la série, mais est assez révélatrice de la manière dont l’ampleur de l’aventure à quelque peu échapper à la maitrise de ses auteurs, provoquant un autre écart qui lui se révèle fatal. Les enjeux et leur porté, dignes d’une grande saga – ce dernier épisode multiplie les lieux et les personnages, ne sont en effet traités qu’en trois petits tomes seulement. L’action en devient particulièrement précipitée et la narration, déjà confuse dans les précédents volets, ne s’en remet définitivement pas.
C’est d’autant plus dommage que les auteurs, qui montrent ici une certaine maitrise technique, ont fait preuve d’une volonté évidente de trouver un traitement original à une histoire qui ne l’est guère. Cette volonté sauve Alika du désastre et lui permettra au final, on l’espère, de trouver son public malgré quelques défauts évidents.