Alika et ses deux compagnons ont atteint les territoires interdits. Ceux-ci sont en proies à des luttes intestines entre les différents clans qui l’habitent. Pour espérer les rassembler enfin, Alika va devoir prouver qu’elle est bien l’enfant de la source…
Alika suit une mouvance particulièrement puissante ces dernières années, celle du récit d’héroïsme. A la base des récits mythologiques, ceux ci ont été remis au gout du jour à travers le succès planétaire de films comme Star Wars ou le Seigneur des Anneaux. Comme ces derniers, Alika est donc avant tout un parcours initiatique qui mènera son personnage principal vers une destinée hors norme – et souvent plus subie que voulue.
Le triptyque de héros, constitué d’un élu, d’un fort et d’un malin, renvoi ainsi directement aux trios comme Luke Skywalker/Han Solo/Leia Organa ou au guerrier/magicien/voleur cher aux joueurs de Donjons & Dragons. Hélas, Alika ne fait pas que puiser dans ces références universelles. Avec ce second tome, elle s’y complet, refusant de construire au-delà, si l’on excepte des dialogues bien servis mais somme toute anecdotiques.
Le graphisme mérite à ce titre une mention spéciale, tant le dessinateur a su se fondre avec le scénario. Son style cartoon, volontairement caricatural par endroit, renvoi directement à la nature archétypale du sujet, jusqu’à devenir dépouillé lorsque l’histoire tombe dans un excès de simplisme.
Ce dépouillement va jusqu’à toucher le dynamisme du graphisme. Celui-ci souffre d’un certain statisme non seulement dans le dessin de la case, ce qui n’est pas choquant au vu du style adopté, mais aussi dans la narration de l’action – ce qui est déjà largement plus problématique pour sa compréhension.
Alika oscille donc entre deux extrêmes. Elle constitue une BD fort sympathique en raison justement de son côté archétypal qui parle (presque) à tout le monde, mais sans être toutefois une grande réussite.