Les croquemitaines existent et vous allez adorer les rencontrer. Une maison au nord de New-York dans la forêt des Catskills, une maison dans la montagne, une femme, Meg, qui élève seule sa fille Lucy depuis la disparition mystérieuse de son mari quelques 15 ans plus tôt. Ce soir là lorsque le bus ramène Lucy devant chez elle, elle ressent une drôle d’inquiétude. Meg n’est pas devant la maison pour l’accueillir comme à l’habitude : étrange. La maison est fermée à clef de l’intérieur, le disque préféré de sa mère tourne en boucle sur la chaîne et tout semble normal, à ceci près que Meg s’est volatilisée sans laisser de message et que Lucy entend de drôle de bruits dans le grenier au point d’y sentir (dans tous les sens du terme) la présence de quelque chose ou de quelqu’un et de s’enfuir en courant au moment où la police arrive à la rescousse. De Meg aucune trace et Lucy va devoir partir pour New-York pour vivre chez sa tante Daisy peu aimable, peu contente de l’accueillir et qui lui fait bien comprendre quelle charge elle est devenue. D’ailleurs, elle la force le soir, quand elle rentre en train de son école à faire le tour des wagons et à ramasser tout ce que les gens ont perdu pour payer son loyer et faire de l’argent. C’est d’ailleurs ce soir-là que Lucy va mettre la main sur un mystérieux pendentif et ainsi croiser son destin et celui de ses parents.
Le petit fourmillement qu’elle ressent quand elle l’a dans la main n’est pas une simple illusion, non. Elle va très vite apprendre à ses dépends qu’elle appartient à une catégorie très particulière d’être humains : les retrouveurs. Des êtres capables de passer dans des réalités différentes et de plonger dans les oubliettes de croquemitaines plus ou moins dangereux (chapardeurs ; ravisseurs et dévoreurs) dans lesquelles on peut retrouver des gens, des choses disparues et parfois si on en a le pouvoir et la chance, les ramener à la surface. C’est ainsi tout un monde, entre fascination et inquiétude qui va nous être dévoilé au fil des pages. C’est aussi grâce à ce bijou créé dans un métal très particulier, qu’elle va faire la connaissance d’une mystérieuses vieille dame Rita Perdido propriétaire de l’agence du même nom. Une agence de retrouveurs dont les effectifs sont en chute libre et dont l’équilibre qu’ils assurent avec les forces maléfiques des souterrains et en danger elle aussi, par conséquence directe.
Les fans de Victor Dixen savent qu’il est particulièrement difficile de résister à un de ses romans. Surtout quand il nous raconte une histoire entre fantastique et réalité, domaine dans lequel il excelle. Quand vous aurez lu les premières lignes, vous serez pris au piège comme si vous aviez basculé, volontairement ou non dans une des oubliette de son roman. A ceci près que vous serez bien au chaud en train de dévorer son roman sans plus pouvoir vous arrêter.
C’est particulièrement bien écrit, cela monte très vite en puissance. Il nous offre tout un univers fantastique et terrifiant juste ce qu’il faut tout en suivant la vie et le destine de la jeune Lucy. Les nombreuses découvertes, les retournements de situation, les nouveaux protagonistes qui surgissent alors qu’on semblait pris dans une impasse, nous embarquent dans un univers maîtrisé et fabuleux. C’est extrêmement riche, empli de référence qu’on s’approprie bien vite et le dernier tiers ne va pas ménager vos nerfs tant la tension et les surprises se multiplient. Difficile de vous donner trop de détails sans déflorer l’intrigue et surtout le bonheur de la découverte progressive des différents protagonistes et lieux de cette histoire. La suite évidente (et obligée cher Victor) est attendu désormais avec plus que de l’impatience tant ce premier tome est bon. Un très gros coup de coeur vous l’aurez compris pour une histoire fantastique à la couverture magnifique qui donne le ton du récit qui vous attend et une version brochée particulièrement réussie et de qualité avec un jaspage de folie. On adore, il faut lire ce premier tome. Vivement la suite.