Cette anthologie regroupe trois textes assez récents et de nombreuses autres nouvelles datant de 1958, tous de la main de Gérard Klein qui préface et postface ce recueil. On y découvre des textes qui ressemblent à leur auteur et se montrent d’une indéniable qualité littéraire. On (re)découvre également un Gérard Klein expérimentateur dans la forme, notamment avec le texte Acmé ou l’anti-Crusoé.
Les textes de 1958 sont clairement datés lorsqu’on les lit, aussi bien par les thèmes abordés que par la façon de les traiter, ou encore le style employé, beaucoup plus littéraire et moins rythmé que ce qui se fait à présent, parfois intellectualisé à l’excès. Par moment, on touche du doigt la personnalité de Gérard Klein à ses débuts, et la postface permet d’éclairer plus intensément cet aperçu.
Pour autant, on pourra regretter la répétition de certains thèmes chers à l’auteur, qui est particulièrement sensible puisqu’il s’agit de textes courts. La touche « années 1950-1960 » en rebuttera certainement plus d’un, comme cela peut être le cas à la lecture de textes de Robert Heinlein. Pour ma part, je considérerais ce recueil comme le témoignage de l’évolution d’un auteur, mais il intéressera avant tout ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Science-Fiction française à travers l’un de ses plus fameux représentants.