Gros coup de ❤️❤️❤️❤️ : Flora Boukri nous plonge dans le mythe de Thésée en donnant un rôle plus flamboyant à Ariane, Ariadne ici. Elle va tout au long du roman assurer une présence troublante et nous permettre de traverser le mythe (lu, relu dans ses différentes formes et sources et adapté par l’autrice). Dès les premières lignes on sait très vite que ce magnifique roman va nous envouter lorsqu’à Athènes les prémices du drame, déjà bien entamé en Crète, nous font basculer dans l’histoire avec force.
Ariadne, sa petite soeur et son frère sont désormais face à la folie de Minos leur père lorsque Thésée arrive avec les 13 autres tributs athéniens destinés à maintenant la domination crétoise sur la ville d’Athéna.
C’est un palais fantasmagorique ou presque que nous livre Flora Boukri , rempli de la malédiction de Poséidon, de la folie qui s’est emparée des maitres des lieux, de la reine Pasiphaée en apparence recluse dans ses appartements, laissant ses enfants porter le deuil de leur frère ainé et la folie qui a gagné leur père.
Les dieux ne sont jamais loin et Dyonisos dont les apparitions sont aussi troublantes que formidables va devoir juguler les menaces et la colère du couple olylmpien, on sent bien la force du destin et que quelque chose dérange les dieux : les crétois ne les reconnaissent qu’à demi mot préférant la référence à Rhéa et sur Ariadne plane comme un mystère que même les plus puissants d’entre eux ne parviennent à comprendre.
Cette relecture du mythe donne une part de lumière plus belle aux femmes de l’histoire, trouble celle trop virile et brutale que nous avions de Thésée et nous embarque de manière étonnant dans une histoire qu’on croyait connue et rabâchée avec un bonheur de lecture particulièrement fort.
On adore ce titre fort, attachant et troublant tout à la fois. Du grand art.