Le 19 mai — nous sommes nombreux à avoir marqué mentalement cette case sur le calendrier car c’est à cette date qu’enfin les cinémas de France accueilleront de nouveau le public, au terme de presque sept mois de fermeture forcée. Gageons donc que ce jour-là (et les suivants), tout le monde ne restera pas volontairement enfermé à la maison devant une plateforme de vidéos à la demande et que des milliers d’entre nous iront retrouver le plaisir rituel du cinéma.
À sa manière, la réalisatrice Natacha Thomas a devancé ce retour dans les salles en tournant Stendhal Syndrome, court métrage en musique dans lequel elle prend l’initiative de célébrer le 7ème Art et les films comme autant d’objets d’affection. Car il n’y a pas que des consommateurs d’images et de « contenus » dans la vie, il y a aussi plein de gens pour qui le cinoche est une affaire de cœur et qui, au fil de leurs années de découvertes filmées, ont tissé des liens personnels et forts avec leurs métrages de prédilection. Sur l’air de Perfect Day de Lou Reed, voici une galerie de portraits et d’émotions dans laquelle chacun se retrouve amusé, émerveillé, bouleversé face au grand écran. Au début, on voit des images projetées (chaque personne invitée devant la caméra a choisi son film) et, en plus du plaisir du visionnement (et de la très belle chanson), on peut jouer à reconnaître quelques œuvres. Ce n’est pas toujours évident, les extraits sont subreptices, mais ces quatre minutes de lumières dans l’obscurité nous laissent largement le temps de prendre la pleine mesure du manque créé par l’absence d’expérience de films en salle depuis octobre. Le premier titre qu’on peut reconnaître, c’est facile, c’est Tchao Pantin de Claude Berri, et c’est aussi une « perfect » idée d’inviter Coluche à (r)ouvrir le bal. À la semaine prochaine dans les salles, bonnes séances à tous !
STENDHAL SYNDROME from Natacha Thomas on Vimeo.