Des renards polygames, mais bien élevés et parlant le français qu’ils tiennent de leurs anciens ancêtres ; des hommes toujours aussi dangereux et la mort qui rôde avec les chasseurs emportant le père de la petite tribu.
C’est le début d’un long et étrange périple ou se mêle l’étrange et la réalité d’une manière tellement subtile et délicate qu’on se surprend parfois au fil de l’histoire ou celle-ci terminée à ne plus bien savoir où se trouve le vrai du faux.
Mais pour tout vous dire, on s’en moque, parce qu’on a aimé suivre la migration des renards vers la ville qui semble plus sécurisée, leur rencontre avec une bande de jeunes voyous pas très nets qui vont abuser de leur faim et de leur crédulité ; la découverte des parcs royaux de Londres ; quelques animaux qui jouent les seconds rôle comme le blaireau ou la chauve-souris jouant les pigeons voyageurs entre les amoureux…
Il faut bien dire que ces renards ont bien quelques caractères de leurs voisins humains, la famille, les jalousies, ceux qui rêvent de voir quelqu’un d’important épouser leur progéniture au détriment de leurs sentiments. Au fil des pages, on s’attache à Enguerrand, Baudoin, Goupillet et les autres qui nous embarquent dans de drôles aventures, profiter de balades nocturne dans les parcs londoniens, entrer dans les sous-sols des palais et finir par rencontrer la reine qui les anoblira pour service rendu à la couronne.
C’est frais, malin, juste ce qu’il faut de décalé, vous savez un peu comme la lumière les chaudes journées d’été qui semble former des voiles de chaleur qui bougent. On se sent bien dans ce deuxième roman d’Eugène Green et on aime sa folie douce et sa langue belle et curieuse.
Un roman très bien écrit, qui ne prend pas les jeunes lecteurs pour des crétins décérébrés, illustré de nouveau avec bonheur par un Odilon Thorel très inspiré par ces renards pas comme les autres.