Une fois de plus, nous voici confrontés à un texte paru dans un ordre autre que celui des aventures du cryptologue et spécialiste des langues anciennes Tomas Noronha. Avec Furie divine, J. R. Dos Santos nous invite à découvrir la troisième de ces aventures, la deuxième où son héros récurrent se trouve embarqué dans une quête sous l’égide de Frank Bellamy, Directeur de la science de la CIA. Cette fois, c’est pour la NEST, une officine étasunienne dont le sujet est la lutte contre l’exploitation illicite de l’énergie nucléaire.
Nous pourrions craindre que ce soit une nouvelle occasion de consacrer de nombreuses pages aux principes quantiques, mais il n’en est rien. En effet, Tomas revient du Caire où il a pu se consacrer à l’étude de l’arabe classique et de la civilisation islamique. Ainsi il est le candidat idéal pour, aux côtés de la belle Rebecca, se lancer dans une course contre la montre pour empêcher une arme nucléaire islamique de ravager l’Occident.
Nous suivons deux trames narratives dans ce roman. La première est celle de Tomas et de sa coéquipière qui vont nous instruire sur la culture et la civilisation islamique tout en mettant en perspectives les antagonismes entre nos civilisations respectives. De toutes les incompréhensions naissent des conflits. Cette approche est particulièrement éclairante sur ce terrorisme qui nous semble si infondé et incompréhensible.
Parallèlement à ce récit, nous suivons Ahmed, un jeune cairote dont nous allons suivre l’évolution. Tout d’abord élevé dans une éducation islamique pacifique qui est celle portée par la grande majorité des musulmans du monde, il va rencontrer un professeur peu après l’assassinat du président Sadate. A ce contact, il va apprendre une autre histoire de l’islam et une autre lecture du Coran qui va le mener sur le sentier de la guerre puis du terrorisme.
Une fois encore, l’essentiel des éléments de ce récit est authentique et nous apprenons de nombreux faits tout en profitant d’une histoire qui va nous faire voyager sous d’autres horizons. J’ai cependant regretté deux points. Le premier consiste à faire apparaître les agents étasuniens comme ignorants de leurs ennemis, ce qui est loin d’être le cas, et même si c’est un prétexte pour nourrir la curiosité du lecteur. Enfin, le second point est ce schéma vu mille fois du désamorçage d’une arme qui va jusqu’à la dernière seconde. Un roman éducatif et léger à la fois qui reste un des plus passionnants de la série.