Le nouveau Victor Dixen nous entraîne dans un univers sombre et inquiétant. Louis XIV n’est plus, mais n’est pas mort non plus. Diverses expériences l’ont amené à transmuter et à devenir un vampire tout puissant. A sa suite dans la plupart des royaumes européens, les souverains se sont transformés aussi et sont devenus des vassaux du Roi Soleil transmuté en Roy des ténèbres. C’est dans cette société transformée par les nouveaux maîtres tout puissants que des règles strictes se sont mises en place. Prélèvement régulier de sang frais pour les maîtres, interdiction formelle de sortir après la tombée de la nuit (malheur à celui ou celle qui ne peut se réfugier à l’abri), et division même au plus haut sommet de l’Etat entre la noblesse vampirique et celle qui les côtoie. Le peuple sert désormais de réserve alimentaire à une partie de la noblesse vampirique soumise à des quotas de transmutation drastiques.
Dans ce monde cruel, dominé par la peur, certains ont décidé de résister cependant. Et un rien peut dans cet univers, faire basculer une vie. C’est ce qui va arriver à la famille de Jeanne Froidelac, jeune fille choyée par son père et sa famille qui vont être assassinés par les envoyés de l’Inquisition. C’est en essayant de se réfugier chez ceux qui l’ont trahie, quelle va trouver le salut et faire la connaissance d’Alexandre de Mortange, vampire qui, lui, voit dans l’arrestation et le meurtre de la famille de Jeanne une occasion de revenir en grâce à Versailles.
Quand à elle, désormais appelée Diane de Gastefriche, elle monte à Versailles avec le bourreau de sa famille, vers l’école de la Grande Ecurie qui accueille des enfants de la noblesse mortelle et notamment ceux qui comme Jeanne/Diane se retrouvent seuls pour cause de service rendu au Roy.
Diane, va entrer dans un univers de soupçon de trahison, de luttes intestines, dans l’antichambre de la cours de Versailles par l’épreuve de la Gorgée du Roy.
Victor Dixen tisse sa toile patiemment, une fois son cadre en place, il en creuse les détails, fait apparaître peu à peu les pièces de son échiquier cruel et géant. S’appuyant sur l’Histoire et le Versailles du Roi Soleil, il en crée une version sombre et ténébreuse, venimeuse aussi car tant de ses protagonistes sont dangereux qu’ils soient humains ou vampires. Des humains aux côtés des vampires, ceux qui subissent de leur plein gré ; les traîtres portés par l’envie de reconnaissance ultime : la transmutation ; ceux qui ploient sous le joug ; des nobles devenus ivres de pouvoir et d’ambition…
Amis, ennemis, alliés, difficile de ne pas se faire piéger par les faux semblants créés par l’auteur qui sait se jouer des apparences et nous entraîner vers un final étonnant qui ouvre sur une suite attendue désormais avec impatience.
Ce tome 1 de Vampyria est une sorte de fleur vénéneuse et fascinante à la fois. Dès les premières lignes vous serez happés par l’intrigue et les personnages. Tout au long de l’histoire, vous serez surpris par les méandres de l’intrigue et ses retournements. Désormais, Jeanne devenue Diane par la force des choses tente de reprendre son destin en main et vise la vengeance.
Un premier tome passionnant et excitant. A découvrir de toute urgence