Emily Roberson offre à la nouvelle génération une plongée en mythologie avec la revisite du mythe du Minotaure. Après avoir été vaincue Athènes doit envoyer tous les ans des jeunes gens pour affronter le monstre dans le labyrinthe. Or depuis si longtemps le résultat est le même. Malgré la bravoure et / ou l’inconscience des candidats, la fin est écrite : s’ils ne meurent pas dans les pièges de Dédale, l’architecte concepteur du labyrinthe, c’est le Minoraure qui s’en charge. C’est par les yeux et la bouche d’Ariane l’une des filles du roi de Crète que nous allons relire l’histoire. Car l’autrice a eu la bonne idée de remettre tous les protagonistes dans notre monde contemporain. Les filles de Minos et leur mère font la une des réseaux sociaux et des télé-réalités rappelant des familles de starlettes américaines célèbres. Seule Ariane semble échapper à cette folie, protégée par son père. Pourtant elle est quand même celle qui escorte ceux qui vont affronter son frère Astérion, le Minotaure avec qui elle a une relation très particulière. On redécouvre donc au fil de cette aventure, qui utilise notre monde et s’inspire aussi des Hunger Games, l’histoire d’Ariane, sa rencontre avec Thésée… Mais l’autrice y a également mis sa patte en renforçant coups bas et trahisons. Les dieux semblent bien lointains dans le roman, parfois évoqués. L’essentiel se concentre sur cette dernière confrontation entre les jeunes Athéniens qui à la surprise générale, dans le roman, vont être représentés par le prince d’Athènes Thésée et sur la relation qu’il va tisser avec Ariane.
Trahison, espionnage permanent (le palais de Minos est truffé de caméras…), souffrance liées à cette histoire hallucinante, violence renforcée par les réseaux et la nécessité, la volonté de toujours faire plus de buzz, Icare et Dédale devenus producteurs et spécialistes des médias…
En plongeant cette histoire millénaire dans notre société contemporaine, l’autrice en fait un mythe très actuel et très crédible. C’est un réussite à découvrir avec grand plaisir.