Gauthier de Flandre est désormais le Nomade. N’ayant plus sa place à Jer Salem, il rejoint Saint-Jean d’Acre pour y attendre sa soeur, Sybille, avec une certaine anxiété : cette dernière n’a jamais hésité à abuser de sa beauté, répandant le malheur parmi les hommes corrompus par le désir. Pendant qu’il ressasse son passé, le mystérieux artefact dont le précédent tome a fait l’objet refait surface. Une épreuve de plus dont Gauthier se serait bien passé…
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis : c’est donc bien la suite de Nomade dont il s’agit ici, le Lombard (ou les auteurs ?) s’étant ravisé sur le changement de titre de la série qui retrouve donc celui par lequel elle s’est fait connaitre, Croisade. Un bon point, surement, pour sa reconnaissance, bien que ce changement ait été parfaitement cohérent avec son contenu.
Dufaux nous emmène donc sur les traces du passé de Gauthier, tout en poursuivant les intrigues démarrées dans le précédent tome. A vrai dire, le rapport entre les deux est pour l’instant assez ténu et la place très limitée qu’occupe Sybille dans ce tome rend surprenant le choix de son titre.
Qu’importe : retrouver les ambiances fantastico-bibliques de Croisade est un plaisir qui change de la pléthore d’oeuvres médiéval-fantastiques au classicisme fatiguant. L’implication de Gauthier, plus logique ou mieux amenée que dans le précédent tome, redonne par ailleurs une consistance qui manquait un peu à Croisade T5… pardon, Nomade T1.
Il faudra bien entendu avoir en tête les précédents tomes pour apprécier pleinement ce 6e volet – bien qu’ayant leur histoire propre, la complexité de l’univers mis en place ne les rend pas vraiment indépendants. Mais comme il n’est pas concevable de passer à côté d’une série d’une telle qualité, ce n’est pas vraiment un défaut. Complexe, fluide, et paré d’une ambiance graphique impressionnante. Faut-il en dire plus ?