Les enfants, il faut qu’on cause parce qu’on a des devoirs à rattraper ! Nous devons présenter un exposé sur Bad Tripes, dont le nom fleure bon la tradition bouchère mais qui n’est autre qu’un des plus beaux spécimens français de la scène punk rock. On attrape tout de suite les stylos !
Ils sont quatre : Hikiko chante, crie, danse, gesticule, sourit comme le Cheshire Cat ; Seth torture sa gratte ; Siger fend des bûches à longueur de nuit pour être toujours incisif le jour derrière les fûts ; le tout sous le regard impassible de la mystérieuse bassiste Kami. Tous viennent de Marseille et sévissent sous le patronyme collectif « Bad Tripes ». Un calembour qui n’a rien d’une simple plaisanterie puisque la formation s’est réunie en 2009 et, depuis, trace sans coup férir un chemin parsemé de cadavres, comme vous allez pouvoir le constater dans les vidéos qui suivent. Bad Tripes a enregistré trois albums aux titres enchanteurs — Phase terminale (2010), Splendeurs & viscères (2016) et Les Contes de la tripe (2018) —, et, outre des prestations scéniques animées, la bande se donne le temps et les moyens de réaliser des vidéos de toute beauté. Leur dernier clip en date s’intitule Fuck Me Freddy, hommage de grande classe au personnage imaginé par Wes Craven (et assorti d’un making-of aussi distrayant qu’instructif, mis en ligne il y a quelques jours). Les autres vidéos puisent avec bonheur dans le patrimoine des horreurs de légende (Hansel et Gretel) ou encore, pour en revenir à l’héritage boucher, dans le répertoire des pires travers de l’espèce humaine (coups de hachoir impitoyables et cannibalisme sont au cœur de La Bouchère de Hanovre — également accompagné d’un making-of). Et on ne saurait conclure sans souligner l’excellente tenue des textes, tous nés de la plume poétique et affûtée de la douce Hikiko (sachez aussi que si le visuel en tête d’article vous a tapé dans l’œil, vous trouverez le t-shirt sur le site officiel du groupe — lien ci-dessous, comme d’habitude, après les fenêtres vidéo).