Medina, dernier refuge des humains sur une planète envahie par les Drax, est à un tournant de son histoire. Si la situation est critique, ils disposent d’un atout majeur : la jeune fille arrachée aux mains des Drax porte en effet en elle la progéniture du chef Drax, Boso 1. C’est un argument de poids dans les négociations qui s’ouvrent. Car contre toute attente, Boso 1 n’est non seulement pas idiot, mais parle même extrêmement bien le terrien…
Medina a forcement des airs de déjà-vu. La peur de l’autre, de l’Alien, est une thématique classique du film de science-fiction. Alien et Starship Troopers sont deux références évidentes. Mais ce n’est pas sur la peur que Dufaux construit son scénario mais sur la découverte de ses différences. Medina, c’est Alien recentré sur l’intérêt de Bishop pour cet être aussi différent que passionnant.
Ce second tome tourne ainsi autour de la découverte mutuelle des deux espèces au-delà de leur confrontation physique. Cela signifie-t-il pour autant qu’elles vont se comprendre ? Et plus encore trouver un terrain d’entente ? Les Drax étaient peut être en tort en arrivant sur terre, mais le mal est maintenant fait et relève du passé et il n’y a guère de raison qu’ils acceptent de partir – la nouvelle génération née ici est chez elle après tout. D’un autre côté, difficile d’imaginer les humains accepter une cohabitation…
Toute analogie avec une situation réelle n’est pas fortuite. Dufaux est maitre dans l’art des scénarios à niveaux de lecture multiples. Son talent ne faiblit pas avec cette histoire à la fois complexe et d’une fluidité narrative qui frôle l’excellence. Ce d’autant qu’il a trouvé en Elghorri un dessinateur non seulement impressionnant, mais aussi en parfait adéquation avec l’univers développé.
Derrière des sujets peu originaux, Medina est d’ors et déjà une superbe série, avant même la sortie du troisième et dernier tome.