Après Sur le Toit de l’Enfer, Ilaria Tuti nous revient avec La Nymphe endormie. Elle revient surtout avec le commissaire Teresa Battaglia, son héroïne si fragile. En effet, c’est toujours une femme de caractère que la soixantaine ne dérange pas trop, mais elle ne peut plus se passer de son cahier dans lequel elle note tout, car Alzheimer progresse avec assurance dans son cerveau. De même, elle est diabétique et tous ces coups d’aiguilles dans sa carcasse ne l’aident pas vraiment à aller mieux.
Toujours est-il qu’elle est appelée à propos d’une œuvre d’art dont l’analyse laisse apparaître des traces de sang et des cellules cardiaques. Le nom de cette œuvre ? La Nymphe endormie, une femme superbe dont les traits ont été réalisés avec son sang, un 20 avril 1945. C’est donc un meurtre de plus de soixante-dix ans qu’il va falloir résoudre. Cela va l’amener une fois encore dans une vallée mystérieuse en Italie où un terrible secret se terre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Bien sûr, en maître italienne du suspense Ilaria Tuti nous offre de multiples trames narratives. Tout d’abord Marini, l’inspecteur qui lui est adjoint traverse une crise de couple peu commune qu’il doit à son passé. De même, le propre passé de Battaglia va venir la hanter au travers d’un nouveau préfet de police qui ne manque pas de lui mettre des bâtons dans les roues.
Une nouvelle fois, c’est une communauté qui est approchée par l’enquêtrice. Elle va devoir en reconstituer l’histoire, afin de trouver qui est le meurtrier d’il y a soixante-dix ans. Jusqu’à ce que de nouveaux meurtres ne soient commis. Il convient de mettre en avant Johan-Frédérik Hel Guedj qui a traduit ce texte et a su lui rendre la beauté de certains passages.
Bien plus qu’une auteure de thriller, Ilaria Tuti sait parler des gens, sait décrire la nature et les lieux. Elle nous propose des personnages attachants tels cette jeune femme aveugle et son chien dont je vous laisse découvrir le rôle primordial dans cette affaire. Elle est une écrivaine de grand talent qui sait envoûter son lecteur par un style d’une grande virtuosité. La troisième enquête se déroulera-t-elle encore dans une communauté reculée ? Nous verrons bien, mais profitons déjà de ses œuvres éditées.