Forêt du Grosswald, Grand Est, hors du temps
Foeda est une jeune paysanne Mosellane que la nature n’a pas gâtée. Sa laideur est à l’origine de sa vie recluse au fond de la forêt du Grosswald.
Sa quête : trouver l’alchimiste Christianus Quod Surdus, diplômé avec mention de l’ordre de Merlin, afin qu’il la transforme en une créature de rêve.
Seulement voilà, le sorcier sait se faire désirer et le prix à payer pour ses services est assez exorbitant. Il ne demande rien moins que les couleurs de l’arc-en-ciel reproduites en une pâte tirée de la nature.
Il est un peu artiste à ses heures perdues.
Foeda, par chance, connait les simples et la flore nécessaires à la constitution de ces pigments colorés d’origine végétale. Devant la qualité de ce qu’elle lui présente, Christianus, ne peut que satisfaire sa demande :
« Je veux les ailes de Caelia, la reine des fées ; la sensualité de Mélusine, la vouivre ; la beauté surnaturelle de Galadriel, la reine des elfes et les pouvoirs de la Dame Verte. Fais de moi l’image de toutes ces splendeurs. »
Le sorcier, un sourire aux lèvres, prononce la formule. Le résultat est en tout point conforme au voeu de Foeda. Elle n’a plus rien d’humain. Sa peau, devenue verte, est couverte d’écailles. Deux ailes translucides sont apparues dans son dos. Ses oreilles sont allongées et pointues à la façon des elfes. Elle se retrouve affublée d’une queue de serpent et sa consistance est à moitié transparente.
Le petit plus : des yeux d’un rouge vermille, signe d’appartenance au Mal car, pour parvenir à ce résultat, seule la magie noire peut être utilisée. La pauvre enfant ne le savait pas.
Nul ne la revit jamais. Christianus en rit encore…
Merlinéa
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