Las Vegas, Nevada. Charlie vit avec sa mère célibataire dans une banlieue résidentielle et partage son existence entre ses journées au lycée, sa copine Amy et son vieux pote Ed, nerd infréquentable accro à l’occultisme et aux super-héros. Au bahut, depuis quelque temps, des élèves disparaissent les uns après les autres. Les ados sont victimes d’un vampire, prénommé Jerry, qui n’est autre que… le nouveau voisin de Charlie !
Reconnaissons au moins un mérite à ce remake de Vampire… vous avez dit vampire ? (1985, Tom Holland), celui de réinstaller la figure du suceur de sang sur son piédestal de créature nocturne et démoniaque. Bye-bye, Twilight et ses vampires juvéniles épris de mortelles romantiques. Le vampire Jerry est un beau salaud, un prédateur quatre fois centenaire qui a élu domicile dans la Ville du Péché pour s’abreuver à la gorge des strip-teaseuses ! Dans le rôle, Colin Farrell joue à fond la carte du séducteur malfaisant, sûr de lui, menteur, et ses méfaits ne sont, ma foi, pas désagréables à suivre. Le comédien livre une prestation autrement plus frappante que celle de Chris Sarandon, son prédécesseur permanenté dans le Fright Night d’origine.
Jerry, le vampire qui se rit des crucifix !
Hélas, par contraste, les qualités d’acteur de Farrell mettent cruellement en avant les talents dramatiques approximatifs du reste du casting. Dans les rôles principaux, Anton Yelchin (Charlie), Imogene Poots (Anglaise vue dans 28 Semaines plus tard) et même Toni Collette trimballent un jeu d’un faux naturel irritant et semblent tout droit sortis d’un épisode de série télé moyen-de-gamme. Le Gérard du plus mauvais cabotin revient tout de même à David Tennant (alias Dr Who pendant 5 ans, de 2005 à 2010), dont la composition tout en tics faciaux exaspère au plus haut point. Tennant interprète Peter Vincent, le spécialiste ès Nosferatu campé par Roddy McDowall dans le film de Holland. McDowall avait fait de son personnage une émanation de Peter Cushing, van Helsing récurrent des films de la Hammer, dans les années 1960 (les noms Peter et Vincent étaient bien sûr un hommage à Cushing et à Vincent Price). Une version démodée qui ne passerait plus la rampe aujourd’hui, d’où une mise au goût du jour radicale : Peter Vincent 2011 est une vedette de show à Las Vegas qui a fait sa fortune avec des spectacles à effets spéciaux où il dégomme des goules carrossées comme des top models ! Vulgaire à mort, c’est sûr, mais après tout, pourquoi pas ?
David Tennant alias Peter Vincent, le roi de Las Vegas avec sa perruque, sa fausse barbe, ses faux tatouages
Anton Yelchin et Toni Collette. Au feu, les pompiers !
Pour le reste, le script (signé de la dénommée Marti Noxon, scénariste des séries pour ados Buffy et Angel, ainsi que de l’infantile Numéro Quatre de D.J. Caruso) suit sans s’en écarter le sillon creusé par le film de Tom Holland. Soulignons quand même que Noxon se rend coupable, ici et là, d’invraisemblances pas piquées des hannetons (telle la séquence nocturne où une explosion de gaz ravage la maison de Charlie sans éveiller l’attention ni des pompiers ni des voisins !). Des imperfections dont le réalisateur Craig Gillespie doit se tamponner éperdument, conscient de mettre en boîte un produit certes divertissant, mais qui reste un produit.
Sorti dans les salles le 14 septembre.
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