Dans la vie en général et le cinéma d’horreur en particulier, l’œil est sans conteste le point vulnérable le plus sensible, celui qui inspire les scénaristes autant qu’il indispose les spectateurs dès que la caméra se met à cadrer une scène d’agression oculaire (je me souviens à ce titre avec émotion d’une pauvre dame assistant, il y a quelques années à Gérardmer, à une projo du film à sketchs The Theatre Bizarre, et qui, tournant elle-même de l’œil, s’effondra dans une allée alors qu’elle cherchait à fuir les images éprouvantes de Vision Stains, le segment réalisé par Karim Hussain).
En Finlande, il y a cinq gars, tous musiciens, qui apprécient autant le mot « eyes » que les films d’épouvante : il s’agit de Jyrki 69, Bazie, Timo-Timo, Archzie et Jussi 69, autrement dit les membres de The 69 Eyes, groupe de gothic-rock qui se vautre avec délices dans l’imagerie démoniaque et horrifique souvent de mise dans les productions de série B. Profitant de la concomitance entre pleine lune et vendredi 13, le quintet a sorti avant-hier son dernier album, onzième de leur discographie, West End, dans lequel on peut entendre la chanson qui suit (où intervient du reste Dani Filth, de Cradle of Filth, en vedette invitée). Et j’en ai assez dit. Musique !