Voilà une bande dessinée franco-belge peu ordinaire. Tout d’abord, l’action se déroule dans le Londres victorien avec des automates, des ballons et de l’opium, d’où le côté steampunk joué à fond dans ce récit. Ensuite, les personnages ne manquent pas de sel. En effet, au premier rang se trouvent Sherlock et Mycroft Holmes, mais également Winston Churchill ainsi que le docteur Jekyll. Autant dire que nous avons une série unique qui commence.
Alors que le deuxième volume de Moriarty vient de sortir, il s’agit du second tome du diptyque Empire mécanique, il convient d’évoquer l’intrigue. Sherlock, assisté de Watson, vient de mettre à jour une arnaque dans le milieu du poker où un automate dépouille les riches héritiers londoniens. En parallèle, le docteur Jekyll s’est fait dépouiller de la formule de sa drogue.
Heureusement, Mycroft Holmes, toujours baigné dans les milieux les mieux informés, fait le lien entre les différents protagonistes et derrière tous ces événements se cachent la veuve chinoise d’Alfred Nobel et un certain James Moriarty. Une aventure bourrée de références commence alors et rien ne saurait altérer le plaisir de la découverte.
Du steampunk, Fred Duval en a déjà eu l’expérience avec Hauteville House. Jean-Pierre Pécau, le second scénariste, compte une bonne vingtaine de séries à son actif et trois coopérations avec son présent coscénariste. Autant dire que nous avons affaire à une équipe expérimentée. L’ambiance est particulièrement sombre grâce aux couleurs inquiétantes de Scarlett Smulkowski, le trait de Steva Subic montre des visages tourmentés tant pour les héros que pour leurs adversaires.
La mise en page, bien que classique, permet au récit de s’épanouir harmonieusement, même pour les scènes d’action, nombreuse dans ce premier tome. C’est donc un cocktail détonnant qui nous est proposé ici et qui devrait se poursuivre pour notre plus grand bonheur au-delà de ce premier diptyque.