Avec la sortie du troisième volume de Manga BoyZ, nous avons jugé bon de revenir sur Manga BoyZ 2, qui nous avait échappé à sa sortie.
Ce second tome se veut en fait un livre de base à part entière, puisqu’il comprend l’ensemble des règles du jeu. Par rapport à son prédécesseur, il déplace l’action à l’Est, essentiellement vers mère Russie, mais aussi vers la Chine, la Mongolie ou encore le Japon. Fidèle à son format, il aborde la description de ces pays de manière très synthétique avec une vue d’ensemble et un exemple de lieu, le tout en quelques paragraphes. C’est évidement très succinct, mais aussi suffisamment évocateur pour pouvoir se lancer rapidement sur la base de ce seul contenu. Evidemment, sauf improvisation, ce ne sera pas pour se lancer dans de longues descriptions très détaillées à la Proust…
Côté règles, on ne change pas une équipe qui gagne ! On retrouve donc le système de Manga BoyZ 1, mais avec des archétypes et certaines pièces d’équipement matériel correspondants aux pays visités… mais pas toutes, de même que l’on retrouve par exemple les mêmes profils de véhicule là où une nouvelle illustration aurait été la bienvenue.
Par ailleurs, la partie univers plonge directement dans le vif du sujet, sans aucun rappel de ces fondements et des généralités sur l’invasion. Ce choix présuppose que le lecteur dispose déjà du volume 1, ce qui est quelque peu en contradiction avec l’orientation éditoriale de l’ouvrage.
Mais c’est surtout le manque d’adéquations au sujet qui retient au final l’attention. Ce manque n’est pas un problème en soit: le fait d’avoir des personnages tellement archétypaux qu’ils pourraient être aussi bien américains que japonais est une orientation assumé par le jeu et qui se tient parfaitement. Mais pourquoi dans ce cas proposer une version "pays de l’Est" puisqu’elle ne présentera pas de différences fondamentales avec la version occidentale ?
Cette question prééminente se trouve catalysée dans le scénario, qui ressemble comme deux goutes d’eau à ses prédécesseurs, en plus d’être outrageusement linéaire – ce qui là aussi est un choix défendable dans le cas de one-shot ou d’initiation, mais devient difficilement justifiable lorsqu’il s’agit d’approfondir un univers déjà exploré dans de précédentes aventures.
Manga BoyZ 2 n’est pas moins bon que le premier volume. Mais c’est clairement ce qui fait, au final, sa faiblesse…