Entre deux tomes de Méta-Baron, le scénariste Jerry Frissen (Exo, Méta-Baron, World War X…) nous revient avec le premier volume de Simak sous-titré Traque sur Solar Corona. Cette fois, il s’est alloué les talents graphiques de Jean-Michel Ponzio (Mémoires de la Guerre civile, Terminus 1, Expérience Mort…) qui réussit par son style unique à déranger le lecteur en cette année 2018.
Tout d’abord le héros est policier sur Hesperia. Il se prénomme Phoenix, mais souffre de troubles de la mémoire et ne se souvient pas de son passé. Lors d’une intervention, Titus Arcos, un criminel de haut vol tue son coéquipier. Bien déterminé à venger son ami, et malgré l’opposition de sa hiérarchie, il s’embarque pour Solar Corona, la planète de tous les plaisirs où l’organisation criminelle d’Arcos est localisée.
Phoenix fera alors la rencontre d’Anah, une flic corrompue de ce temple du vice. Elle va se retrouver, elle aussi, dans la ligne de mire d’Arcos et, bon an mal an, elle va devenir l’alliée de Phoenix dans sa quête. Bien au-delà d’une simple vengeance, c’est bien son identité qui va peu à peu lui être révélée.
Ce titre de Simak n’est pas anodin, car le tome 4 de Méta-Baron s’intitule déjà Simak le Transhumain. Et, bien que ce récit soit indépendant de la série initiée par Alejandro Jodorowski, c’est bien la genèse de ces humains améliorés qui se révéleront par la suite des guerriers redoutables qui nous est proposée ici. Les dialogues y sont vifs et l’imagination du scénariste ne trouve pas répit au fil des pages, tant dans la trame principale que dans les apartés qui ponctue l’histoire d’une multitude de détails, parfois croustillants.
Pour ce qui est du graphisme, il m’a personnellement dérangé par son ultra-réalisme, me donnant plus l’impression de feuilleter un roman-photo. D’autant que ce sont surtout les visages qui sont très précis et peuvent parfois collés sur les corps dans des angles improbables comme des face fakes ratés. L’explication se trouve cependant dans la méthode de travail du dessinateur qui se base énormément sur un prétravail à base de photographies.
Il n’y a rien à reprocher à la mise en page et l’espace réservé aux dialogues est bien proportionné, n’inondant pas le lecteur sous un verbiage omniprésent. Au contraire, la part belle est faite à l’action et en cela la réussite est totale, car l’immersion dans cet univers est immédiate. Le second volume de ce diptyque n’a pas encore de date de sortie, mais risque d’être aussi éprouvant que ce premier tome. Un renouveau technique, à défaut d’être très esthétique de la bande dessinée franco-belge.