Après A présent, vous pouvez enterrer la mariée et J’agonise fort bien, merci, Et Dieu se leva du pied gauche est le troisième titre improbable des enquêtes d’Evariste Fauconnier et d’Isabeau Le Du. Avec cette belle série parue aux éditions de l’Homme Sans Nom, Oren Miller montre un don indéniable pour le polar dans l’ambiance rétro qui lui est propre.
En 1951, lors du séminaire d’une fondation à Venise, sept participants meurent mystérieusement en même temps, mais en des lieux différents. Un huitième membre de la fondation, Louise Duval, se réveille un matin et découvre les cadavres de ses confrères. La police italienne ne va pas tarder à la soupçonner de ce crime.
Heureusement, par l’intermédiaire d’un ami, elle réussit à entrer en relation avec Evariste Fauconnier et son assistant, le jeune Isabeau Le Du. Une fois extraite d’Italie, l’enquêteur va se pencher sur la fondation qui œuvre dans les thérapies de pointe en matière de soin des traumatismes divers, dont ceux des victimes du second conflit mondial.
C’est donc dans une forêt suisse dans les alentours de Neufchâtel qu’ils vont s’intéresser au siège bien mystérieux de la fondation. Ils vont croiser dans la ville et la forêt des enfants bien étranges qui leur annonce que la Bête de l’apocalypse est parmi eux. Loin des thèses ésotériques qui auraient pu émerger, les deux compagnons vont découvrir un secret terrifiant.
Tout d’abord ce texte mêle habilement les ambiances, passant du mystère à l’enquête plus classique, il nous fait aussi voyager dans le temps. Quel est le rapport entre ce qui se passe dans cette histoire et les lettres écrites en 1943 par le prisonnier d’un camp de la mort nazi ? Les nombreux personnages sont hauts en couleur et nous avons la chance de nous immerger dans ce récit qui n’est pas dénué d’humour.
Les héros sont particulièrement charismatiques et se chamaillent souvent. Loin du mépris misanthrope d’un Holmes, Fauconnier est bienveillant et sait se montrer à l’écoute des autres, même s’il ne l’exprime pas physiquement. Ce sont les heures sombres de la solution finale qui vont émerger de ce récit, car même s’ils n’étaient pas regardants quant à leurs cobayes, nombre de progrès ont émergé du mal absolu et nous en sommes tous les héritiers. Un bon roman qui peut se lire, comme je l’ai fait, indépendamment de ses deux prédécesseurs et dont la sortie est prévue pour octobre 2018.